Conflits de couples: les bienfaits de la médiation

25 août 2020

Faire appel à une médiation dans le cas d’un conflit de couple est une bonne option. Non seulement l’issue est souvent meilleure, mais le ressenti des deux protagonistes est également amélioré. C’est leur cerveau qui le dit.

Quel est l’impact d’une médiation dans un conflit de couple ? Une équipe de l’Université de Genève (UNIGE) a étudié les effets de cette méthode sur 36 couples hétérosexuels (pour des raisons de statistiques et de comparaison avec des études antérieures), monogames (selon les dires des couples eux-mêmes) et ensemble depuis au moins un an.

Conflit facile

Après avoir coché les sujets qui alimentent le plus les conflits avec leur partenaire, les participants ont été invités à lancer une discussion sur un de ces thèmes. « En général, les dix premières minutes sont un peu embarrassantes mais ensuite les choses s’enchaînent avec un naturel impressionnant et débouchent immanquablement sur un conflit », précise Halima Rafi, principale autrice de ce travail.

Dans la moitié des cas, le médiateur professionnel est intervenu dans la dispute. Dans l’autre, il est resté parfaitement passif. « Avant et après le conflit, les participants ont rempli un questionnaire comportemental visant à mesurer leur état affectif », note l’autrice. Puis ils sont passés « dans un appareil de neuro-imagerie qui mesure l’activité de leur cerveau lorsqu’ils sont confrontés aux images de leur partenaire romantique ou à celles d’une personne inconnue ».

Cerveau reconnaissant

Résultat, la médiation a un effet notable. En effet, « les données provenant des questionnaires indiquent que les couples ayant bénéficié de la médiation active sont plus aptes à résoudre les conflits, plus satisfaits du contenu et du déroulement de la discussion et ont moins de désaccords résiduels ».

De plus, les résultats de neuroimagerie révèlent que « les couples ayant bénéficié d’une médiation active ont tendance à avoir, après le conflit, une plus grande activation dans le noyau accumbens, qui est une région clé dans le circuit de la récompense du cerveau ».

« Nos résultats suggèrent, pour la première fois, que la médiation par un tiers a un impact significatif et positif sur la façon dont les couples se disputent, et ce tant au niveau comportemental que neuronal », conclut Olga Klimecki, co-autrice de cette étude. « Cette signature biologique de l’amour romantique est très intéressante car elle ne peut pas être manipulée comme pourrait l’être une réponse à un questionnaire. »

  • Source : Université de Genève, 29 juillet 2020

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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