Contraception : les sportives sous-informées
08 décembre 2009
Pour quelles raisons recourez-vous à la contraception ? La question a été posée à un panel de sportives françaises de haut-niveau s’entraînant à l’Institut national du Sport et de l’Education physique (INSEP), à Paris. Leurs réponses parfois, sont particulièrement inattendues…
Le Dr Carole Maître et ses collègues de l’INSEP se sont penchés sur les pratiques contraceptives parmi les sportives de haut-niveau. Elles en ont interrogé 404 par questionnaire, avant de comparer les réponses avec celles de 369 femmes, sédentaires et appartenant à la même tranche d’âge. Celles-ci ont ainsi constitué un groupe-contrôle.
Il en ressort que l’âge des premières règles est légèrement plus tardif chez les sportives (13,3 ans) que chez les autres (12,9 ans). Par ailleurs, une athlète sur quatre rapporte des troubles du cycle, contre une femme sur neuf dans l’autre groupe.
Le recours à la contraception est significativement plus faible chez les sportives (60%) en comparaison des femmes sédentaires (77%). Plus surprenant, les femmes des deux groupes n’ont pas les mêmes attentes. Si la quasi totalité (94%) des sédentaires visent en priorité l’effet contraceptif, seules 79% des athlètes sont dans ce cas.
En revanche -et ça c’est moins surprenant compte-tenu de s échéances liées à la compétition- les sportives « sont plus nombreuses à vouloir régulariser leurs règles (57% contre 34%). » Observons également que les sportives, toujours, sont plus nombreuses que les femmes sédentaires à rechercher un bon contrôle des dysménorrhées (31% contre 22%) ou à réduire le volume de leurs règles (17% contre 13%).
Au final pensent les auteurs, les sportives manqueraient d’information en la matière. « Nos résultats mettent en évidence la nécessité d’une information pour éliminer les fausses croyances par rapport aux effets supposés délétères de la contraception chez les sportives de haut-niveau », concluent-ils.