Contre l’hépatite C, une nouvelle approche innovante
02 avril 2015
Avec l’anticorps, le virus reste bloqué à l’entrée de la cellule. ©L.Mailly/T.Baumert
Surprise ! Des chercheurs français qui travaillaient sur une stratégie pour lutter contre l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) ont observé que non seulement leur approche par anticorps monoclonal fonctionnait. Mais qu’en plus, elle permettait de traiter l’infection ! Détails.
Plutôt que de cibler le VHC, le Pr Thomas Baumert (Unité mixte de recherche 1110 Inserm/Université de Strasbourg « Institut de recherche sur les maladies virales et hépatiques»), a choisi de cibler une protéine essentielle à l’infection virale du foie : la claudine-1. Elle agit en quelque sorte comme une porte d’entrée pour le virus. Cette molécule est donc très importante pour les premières étapes de l’infection par le VHC.
Les scientifiques ont travaillé sur des modèles de souris ayant un foie de type humain. Résultat : ils montrent qu’un « anticorps monoclonal dirigé contre la claudine-1 peut prévenir l’infection par le VHC en bloquant l’entrée du virus dans les cellules du foie » (hépatocytes), souligne l’agence nationale de Recherche sur le SISA et les hépatites (ANRS), également impliquée dans ce travail.
Vers un vaccin ?
Mais de manière surprenante, les chercheurs ont également observé que cet anticorps permettait de traiter l’infection chronique par le VHC. Car il « inhibe l’activation de voies de signalisation intracellulaires dont le virus a besoin pour survivre ». Conséquence, les cellules infectées disparaissent et sont progressivement remplacées par des cellules non-infectées.
Pour les auteurs, « cette approche innovante par injection d’un anticorps monoclonal dirigé contre une protéine de la cellule hôte permet d’entrevoir le développement d’une stratégie vaccinale et de nouvelles approches thérapeutiques contre le VHC ».