Coronavirus : qu’est-ce qu’une urgence de santé publique de portée internationale ?
30 janvier 2020
SamaraHeisz5/Shutterstock.com
Alors que l’épidémie de coronavirus prend de plus en plus d’ampleur en Chine et à l’échelle mondiale, l’OMS vient de décréter l’état « d’urgence de santé publique de portée internationale ». Qu’est ce que cela signifie ? A quoi faut-il s’attendre en France ?
L’urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) a été décrétée cinq fois : en 2009, pour la Grippe A (H1N1), deux fois en 2014 pour la poliomyélite et l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, en 2016, pour l’épidémie de fièvre Zika en Amérique et en 2018, encore pour Ebola au Kivu.
L’Organisation mondiale de la Santé définit cette situation comme « un événement extraordinaire dont il est déterminé qu’il constitue un risque pour la santé publique dans d’autres États en raison du risque de propagation internationale de maladies et qu’il peut requérir une action internationale coordonnée ». Voilà pour la définition officielle.
En clair, il s’agit d’une situation grave, avec des répercussions pour la santé publique au-delà des frontières nationales de l’État touché qui exige une action internationale immédiate.
Comment cela devrait se traduire en France ?
La déclaration d’une USPPI est une mesure de reconnaissance des éventuels risques nationaux et régionaux. Et de la nécessité d’intensifier et de coordonner l’action pour les gérer. Pour la France cela signifie :
– Mettre en alerte le système de santé (Agences régionales de santé, agences nationales de sécurité sanitaire, SAMU, Etablissements de soins, professionnels de santé) ;
– Renforcer l’information et la sensibilisation de la population ;
– Renforcer le dépistage sur le territoire national pour garantir qu’aucun contact n’ait été oublié ;
– Renforcer la surveillance en vue de réduire le délai entre la détection et la prise en charge des malades et leur isolement ;
– Mettre en place des autorisations exceptionnelles pour les médicaments et les vaccins qui n’auraient pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) ;
– Mettre en œuvre rapidement les stratégies vaccinales susceptibles de faire reculer la propagation de la maladie;
– Continuer à collaborer avec les Nations Unies et les partenaires, créer un environnement propice pour les opérations de santé publique, pour accélérer les efforts de lutte contre la maladie.