











Prise de poids, nausées matinales, crampes d’estomac, forte émotivité… tellement impliqués dans la grossesse de leur conjointe, certains hommes en viennent à développer les mêmes symptômes ! Les spécialistes parlent de couvade ou de syndrome de couvade. Les Britanniques utilisent également l’expression grossesse compatissante (sympathetic pregnacy). Le phénomène peut faire sourire et figurez-vous qu’il ne serait pas si rare.
D’où vient le terme ? Il s’agit bien sûr de l’action de couver mais pas seulement. Dans le Littré, la couvade fait référence à une ancienne « coutume bizarre en vertu de laquelle, quand une femme est accouchée, le mari se met au lit, prend l’enfant, et reçoit les compliments de ses voisins ». Elle était notamment pratiquée en France, dans le pays basque médiéval.
Mythe ou réalité ? Aujourd’hui, la couvade désigne une « réaction psychosomatique associée à la paternité », nous explique Nadia Teillon, sage-femme hospitalière à Givors (Rhône). « D’après les quelques études qui existent sur ce sujet, elle concernerait un futur papa sur cinq développant un ou plusieurs symptômes de ce syndrome ». Lesquels ?
Quelles causes ? Comme le précise Nadia Teillon, « dans la pratique, nous observons que les futurs pères qui font une couvade sont généralement hyper-investis dans la grossesse. Elle peut être bien sûr une réaction au stress. Nous observons souvent que les symptômes apparaissent à partir de la fin du premier trimestre lorsque la grossesse devient concrète pour le papa. Certains vont développer une couvade par empathie. Pour d’autres en revanche, elle est une manière de dire à leur entourage centré sur la future maman, qu’ils existent aussi ».
Et les hormones ? Une étude publiée en 2010 par des médecins du St-Georges University Hospital de Londres met également l’accent sur une origine hormonale. Le niveau de prolactine, cette hormone qui favorise… la montée de lait pourrait en effet être en cause. Il est généralement faible chez l’homme mais il semble grimper en flèche chez certains futurs papas. Et lorsqu’il augmente, le taux de testostérone diminue, ce qui peut au passage expliquer quelques symptômes de grossesse, comme la forte émotivité.
Et la future maman dans tout cela ? « La couvade vécue par son conjoint ne la laisse jamais indifférente », enchaîne Nadia Teillon. « Certaines me disent : ‘oh c’est trop mignon ». D’autres en revanche, le vivent plus difficilement ».
Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Source : Interview Nadia Teillon, 17 mai 2013 - St-Georges University Hospital de Londres, site consulté le 17 mai 2013
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