Cancer de la bouche : l’addiction au cannabis multiplie le risque par trois

05 août 2025

Une petite étude américaine s’est penchée sur les risques de cancer de la bouche liés à une consommation problématique du cannabis. Celle-ci augmenterait considérablement le risque de cancer de la bouche et multiplierait ce risque par 6 chez les fumeurs de tabac.

Les conséquences à long terme de la consommation de cannabis sont mal connues. Les études portent souvent sur le cannabis et le risque pour la santé mentale, plus rarement sur la santé physique. Une étude publiée dans la revue Preventive Medicine Reports, s’est intéressée aux liens entre le cancer de la bouche et l’addiction au cannabis.

Ce travail a été mené aux Etats-Unis, où quelque 17,7 millions de personnes déclaraient consommer quotidiennement ou quasiment quotidiennement du cannabis en 2022. L’auteur de l’étude, le Pr. Raphael Cuomo, de la faculté de médecine de San Diego, a épluché les dossiers cliniques de l’Université de Californie, incluant plus de 45 000 adultes entre janvier 2012 et décembre 2019, sans diagnostic de cancer de la bouche. Tous ont été suivis durant 5 ans afin d’estimer l’incidence du cancer de la bouche chez les consommateurs réguliers de cannabis.

Les produits de combustion en cause

Au total, 949 personnes (2,1 %) se sont vu diagnostiquer une addiction au cannabis. Parmi elles, 0,7 % ont été dépistées d’un cancer de la bouche, contre 0,2 % chez les personnes qui n’étaient pas dépendantes. Le risque de développer un cancer de la bouche chez les personnes dépendantes est ainsi plus de 3 fois supérieur que dans la population générale. Le risque est multiplié par 6 chez les fumeurs de tabac. « La fumée de cannabis contient de nombreux composés cancérigènes présents dans la fumée de tabac, dont les effets néfastes sur le tissu épithélial tapissant la bouche sont connus, a déclaré le Pr Raphael Cuomo dans un communiqué. Ces résultats s’ajoutent à un nombre croissant de preuves suggérant qu’une consommation chronique ou problématique de cannabis pourrait contribuer au risque de cancer des tissus exposés aux produits de combustion. »

Il fait en outre l’hypothèse que les effets immunodépresseurs du tétrahydrocannabinol présent dans le cannabis pourraient constituer un facteur de risque. « Ces résultats soulignent la nécessité d’évaluer les risques oncologiques à long terme liés à la consommation problématique de cannabis », conclut-il.

A noter : en 2022, la France comptait quelque 900 000 usagers quotidien de cannabis (11-75 ans) selon les chiffres de la Mission interministérielle de luttre contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

  • Source : Dorothée Duchemin – Edité par Emmanuel Ducreuzet

  • Ecrit par : Preventive Medicine Reports

Destination Santé
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