Covid-19 : des inégalités aussi face au sommeil

19 août 2021

Alors que la rentrée se profile dans un contexte sanitaire toujours incertain, une étude américaine s'est penchée sur les conséquences des différentes stratégies mises en œuvre dans les établissements en période de confinement sur le sommeil des élèves.

Présentiel, distanciel ou hybride. Aux Etats-Unis aussi, ce sont les solutions adoptées par les établissements scolaires au fil des confinements successifs pour assurer la continuité des enseignements. Selon un article paru dans Sleep, revue éditée par Oxford University Press, l’option retenue n’a pas été sans conséquence sur la quantité de sommeil des élèves.

Entre la mi-octobre et la fin novembre 2020, le sommeil de plus de 5 000 adolescents âgés de 11 à 18 ans recrutés via les réseaux sociaux à travers tous les Etats-Unis a été étudié. Objectif des chercheurs, observer les associations entre les heures de début des cours, la durée du sommeil et les différentes approches pédagogiques : cours en présentiel, en distanciel synchrone (en direct) ou asynchrone (en différé).

Conclusion : les élèves qui se sont réveillés le plus tard et ont dormi le plus longtemps* étaient ceux ayant reçu leurs enseignements en ligne, en mode asynchrone et sans interactions programmées avec les enseignants. A l’inverse, les élèves en présentiel sont ceux qui se réveillaient le plus tôt et dormaient le moins longtemps. Une différence à mettre logiquement sur le compte du temps de préparation et du temps de transport pour se rendre dans les établissements.

Dans le détail, c’est lorsque les cours démarraient à 8h30 ou 9h (en présentiel ou en distanciel synchrone) que la plus grande proportion des collégiens a pu dormir suffisamment. Du côté des lycéens, plus de la moitié dormait assez si les cours en ligne et en direct commençaient à 8h ; 9h si les cours avaient lieu en présentiel. Enfin, les chercheurs ont constaté que le modèle hybride était associé à une plus grande variabilité du sommeil.

Pour Lisa Meltzer, l’autrice principal de l’étude, cela signifie qu’il est important que « les décideurs en matière d’éducation et de santé tiennent compte des conséquences des heures de rentrée scolaire précoces et variables sur le sommeil des élèves du secondaire ». Elle rappelle que « des habitudes de sommeil incohérentes et un sommeil insuffisant ont des effets négatifs en aval sur la santé des adolescents ».

* Au moins 9 heures pour les élèves scolarisés dans l’équivalent du collège, 8 heures pour les élèves scolarisés dans l’équivalent du lycée.

  • Source : Sleep (Oxford University Press USA), consulté le 17 août 2021

  • Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Vincent Roche

Aller à la barre d’outils