Covid-19 : le cerveau durablement affecté ?
21 octobre 2021
L’infection par le virus SARS-CoV-2 provoquerait la « mort cellulaire » de vaisseaux sanguins impliqués dans l’irrigation du cerveau, selon une étude menée par des équipes françaises et parue dans Nature Neuroscience. Mais la situation serait réversible.
Symptômes respiratoires, neurologiques, psychologiques… Les équipes de recherche n’en finissent pas de découvrir des conséquences à plus ou moins long terme de l’infection par le virus SARS-CoV-2. Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de l’Université, du CHU et de l’Institut Pasteur de Lille viennent par exemple de révéler un effet direct du virus sur les vaisseaux sanguins qui contribuent à protéger le cerveau en assurant sa bonne irrigation.
Ces « cellules endothéliales vasculaires cérébrales » sont des composantes essentielles de la barrière hémato-encéphalique, qui isole le système nerveux central de la circulation sanguine en empêchant que des substances étrangères ou molécules potentiellement toxiques ne pénètrent dans le cerveau et la moelle épinière. Les scientifiques français se sont donc intéressés au comportement de ces cellules après infection par le SARS-CoV-2, au moyen de modèles d’études précliniques et en étudiant le cortex de patients décédés des suites de la Covid-19.
« Situation réversible »
L’équipe a ainsi découvert qu’à partir de son propre matériel génétique, le SARS-CoV-2 faisait fabriquer des « ciseaux moléculaires » aux cellules endothéliales qu’il infecte. En « coupant » l’une des protéines indispensables à la survie de ces cellules, ils conduisent à leur mort cellulaire. Devenus des tubes vides car dépourvus de cellules, ces « vaisseaux fantômes » ne peuvent plus assurer correctement leur mission de protection du cerveau.
Si l’étude révèle que la situation serait réversible, cela n’empêche pas les chercheurs de s’interroger sur « les conséquences à long terme de cette phase de vulnérabilité au cours de laquelle le cerveau des patients est moins irrigué ». Elle pourrait d’après eux prédisposer certaines personnes ayant contracté la maladie à développer des troubles cognitifs, neurodégénératifs, voire des démences.
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Source : Nature Neuroscience, consulté le 21 octobre 2021
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet