Covid-19 : l’intérêt de la vitamine D confirmé
01 juin 2022
Dès le début de la pandémie de Covid-19, plusieurs indices ont laissé penser qu’une supplémentation en vitamine D pouvait présenter un intérêt contre les formes graves de la maladie. Une idée que viennent de confirmer des scientifiques du CHU d’Angers.
« Nous avons appris assez rapidement pendant la première vague de la pandémie de Covid-19 que le SARS-CoV2 entraîne une dérégulation du système rénine-angiotensine via le récepteur ACE2, porte d’entrée du virus dans l’organisme, provoquant un risque de réactions inflammatoires en chaîne et un risque de syndrome de détresse respiratoire aiguë souvent fatal », rappelle le Pr Cédric Annweiler, chef du service de gériatrie du CHU d’Angers. « Or, la vitamine D a des effets anti-inflammatoires reconnus et participe à la régulation du système rénine-angiotensine. »
C’est pourquoi, dès mars 2020, il plaide – avec un groupe de spécialistes- pour une supplémentation en vitamine D pour les patients âgés et à risque. Pour étayer cette idée, les équipes du CHU ont conduit une étude afin d’examiner l’effet sur la mortalité à 14 jours de la supplémentation en vitamine D à forte dose. Autre objectif de ce travail : préciser la tolérance et la sécurité de cette supplémentation par rapport à la dose standard.
Dans les 72h après le diagnostic
Ainsi les chercheurs ont suivi 260 patients. Leur profil : des patients âgés de plus de 65 ans atteints par la Covid-19 avec un profil défavorable et d’autres, âgés de 75 ans et plus sans autre facteur de risque.
Résultat : « l’administration de la forte dose de vitamine D a été à l’origine d’une réduction importante et statistiquement significative du risque de décès », expliquent les scientifiques. « Et ce dès le 6e jour après le début du traitement c’est-à-dire au moment où l’orage cytokinique est susceptible d’aggraver la maladie. » Par ailleurs, cette administration n’a pas entraîné plus d’effets indésirables que la dose standard.
« En tant qu’adjuvant aux traitements standards de la Covid-19, l’administration précoce (dans les 72 h qui suivent le diagnostic) de vitamine D à forte dose constitue un traitement simple et sécure », conclut le Pr Annweiler. « Et ce pour éviter les formes graves chez les personnes âgées confrontées à l’émergence de nouveaux variants. »