Don de sang : ce qu’il faut savoir avant de faire son premier don

13 juin 2025

La Journée mondiale des donneurs de sang a lieu le 14 juin. Vous n’avez pas encore sauté le pas d’un don de sang, de plaquettes ou de plasma ? La Dre Syria Laperche, directrice médicale de l’Établissement français du sang (EFS), vous dit tout ce qu’il faut savoir.

Combien de fois peut-on donner du sang, du plasma ou des plaquettes chaque année ?

Chaque jour, « 10 000 dons de sang, de plasma ou de plaquettes sont nécessaires pour répondre aux besoins », précise Syria Laperche. Les produits sanguins ayant une durée de vie limitée, les dons doivent être réguliers. Le délai entre deux dons varie : 8 semaines pour le sang total (prélèvement de tous les éléments composant le sang), 4 semaines pour les plaquettes, 2 semaines pour le plasma, pour laisser à l’organisme le temps de reconstituer les éléments prélevés. Pour le don de sang total, un homme peut donner jusqu’à 6 fois par an, une femme 4 fois pour tenir compte des pertes menstruelles.

Pourquoi ne fait-on pas uniquement des dons de sang total, puisqu’il contient aussi plasma et plaquettes ?

Le don de sang total contient bien plasma et plaquettes, mais en quantités limitées. « Pour répondre précisément à certains besoins médicaux, il faut parfois isoler et collecter spécifiquement le plasma ou les plaquettes, explique la spécialiste, pour obtenir des concentrations plus élevées ».

Explication : pour le don de plaquettes ou de plasma, le sang passe dans une machine qui sépare les composants : seules les plaquettes ou le plasma sont conservés, les autres éléments (globules rouges, par exemple) sont réinjectés. À l’inverse, le don de sang total prélève tous les composants à la fois (globules rouges, plasma, plaquettes), mais dans un volume global plus limité.

Les dons spécifiques (plaquettes ou plasma) permettent de recueillir des volumes plus importants que lors d’un don de sang total. Par exemple, un don de sang total équivaut à environ 480 ml, dont 200 à 250 ml de plasma. En don spécifique de plasma, il est possible de collecter jusqu’à trois fois plus. Même principe pour les plaquettes.

Cela prend-il beaucoup de temps de donner son sang ?

Le don de sang total dure moins de 10 minutes. Avec l’entretien préalable et le temps de repos obligatoire de 20 minutes (collation), il faut prévoir environ 1 heure. Le don de plasma est plus long : 45 minutes de prélèvement, soit 1h30 sur place. Le don de plaquettes prend environ 2 heures, dont 90 minutes de collecte.

Donner son sang, est-ce que cela fatigue ?

La fatigue ressentie après un don est très variable d’une personne à l’autre. Le don de sang total entraîne une perte de globules rouges, responsables du transport de l’oxygène, ce qui peut expliquer une sensation de fatigue transitoire. Le retour à la vie normale peut s’effectuer dès la sortie du centre de collecte. Un footing modéré dès le lendemain ne pose généralement aucun problème. La récupération est plus rapide après un don de plasma, composé à 90 % d’eau.

Tout le monde peut-il donner son sang, plaquettes et plasma ?

En théorie oui, à partir du moment où l’on est majeur (jusqu’à l’âge de 70 ans) et que l’on pèse plus de 50 kg. Un don de sang total représente 430 à 480 ml, soit environ 10 % du volume sanguin total. Chez un individu de moins de 50 kg, ce volume prélevé représenterait une part trop importante du sang circulant.  Mais il existe tout de même des contre-indications au don.

Quelles sont les contre-indications absolues ? 

  • Être porteur du VIH, des hépatites B ou C, et de la syphilis, car ces maladies sont transmissibles par le sang. Même si des tests sont effectués à chaque don (également pour dépister le virus de l’hépatite E et le virus T-lymphotropique humain ou HTLV), les personnes infectées sont exclues par précaution. « Un dépistage ciblé est réalisé si le donneur présente un risque particulier, ajoute Syria Laperche, ou en cas de circulation virale saisonnière (virus west Nile…). C’est le cas, par exemple, après un voyage dans une zone où circule l’agent du paludisme ou la maladie de Chagas : on recherche la présence d’anticorps dirigés contre l’agent du paludisme. Si ces marqueurs sont absents, le don peut être conservé »;
  • La majorité des cancers constituent une contre-indication ;
  • Les maladies chroniques telles que le diabète traité par insuline, les maladies inflammatoires de l’intestin ou auto-immunes (sauf certaines maladies auto-immunes localisées) ;
  • Le don n’est pas autorisé en cas de problèmes cardiaques ou d’antécédents d’AVC (la fréquence cardiaque augmente pendant le prélèvement) ;
  • Toute personne ayant déjà été transfusée ou greffée ;
  • L’usage de drogues illicites ou de substances dopantes par voie intraveineuse interdit définitivement le don ;
  • Avoir séjourné plus d’un an au Royaume-Uni entre 1980 et 1996 (période de la maladie à prions dite de la vache folle).

Quelles sont les contre-indications temporaires ?

  • Le don de sang est interdit chez la femme enceinte, pour éviter toute carence chez elle et le fœtus ;
  • Par précaution, les relations sexuelles avec plusieurs partenaires (même protégées) au cours des 4 derniers mois ;
  • L’anémie (baisse du taux d’hémoglobine) souvent liée à un déficit en fer. Il faut retrouver un taux minimal de 12 g/dl chez la femme et 13 g/dl chez l’homme;
  • Après un tatouage ou un piercing, 4 mois sont imposés avant de donner, pour éliminer tout risque infectieux ;
  • Une opération chirurgicale ou un examen de type fibroscopie (gastro-intestinale, ORL, pulmonaire) impose aussi un délai de 4 mois ;
  • 4 mois également en cas de voyages dans des zones à risque de paludisme ou de virus transmissibles par le sang (dengue, chikungunya, Zika, etc.).

« Ce délai de 4 mois (tatouage, piercing, endoscopie, etc.), a  été défini au moment où les tests de dépistage n’étaient pas aussi sensibles, justifie Syria Laperche. Il couvrait la période de “fenêtre silencieuse”, c’est-à-dire le délai entre l’infection et le moment où elle devient détectable. Or, les tests se sont perfectionnés, c’est pourquoi un arrêté du 10 avril dernier prévoit une réduction de ce délai de 4 à 2 mois à partir du 1er septembre. »

  • Certains médicaments (tératogènes, immunosuppresseurs, comme certains anticorps monoclonaux…). En revanche, précise la Dre Syria Laperche, « les personnes ayant un diabète de type 2 bien équilibré par des antidiabétiques oraux peuvent donner. Il en va de même pour les hypercholestérolémiques ou les hypertendus si leur pathologie est stabilisée » ;
  • En cas de fièvre ou d’infection (toux, diarrhées, infection urinaire, plaie …) évoquant une potentielle maladie transmissible par le sang. On patiente deux semaines avant de donner (7 jours après un Covid-19 chez les vaccinés, 10 pour les autres).

Pour savoir si vous pouvez faire un don, faites le test en ligne (durée 5 minutes).

https://dondesang.efs.sante.fr/quiz

 

Pour en savoir plus sur la Journée mondiale des donneurs de sang 2025 et l’EFS

  • Source : Interview de la Dre Syria Laperche, directrice médicale de l’Établissement français du sang (11 juin 2025) ; Journal officiel de la République française n° 0096 du 23 avril 2025

  • Ecrit par : Hélène Joubert - Édité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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