Déménagements fréquents ? Un œil sur votre ado…

20 avril 2022

« La maison est un lieu d’émotions fortes et de liens stables que l’on désire durables et où puisse se perpétuer la lignée », rapporte le psychiatre français Alberto Eiguer, dans L'inconscient de la maison. Ce qui signifie aussi qu’un déménagement constitue souvent une épreuve, petite ou grande selon qu’il soit choisi ou subi.

Sans grande surprise, neuf Français sur dix associent le déménagement « à un moment stressant », à en croire les résultats d’un sondage commandé par un professionnel du secteur. Du stress, donc potentiellement à court terme, des effets comme des troubles du sommeil et/ou de l’alimentation.

D’une manière générale, un déménagement est associé à une perte de repères, qu’ils soient géographiques bien sûr mais aussi sociaux, etc. Au-delà des adultes qui quittent leur environnement, les conséquences des déménagements – à répétition notamment – ont surtout été étudiés chez les enfants et les adolescents. En 2016, une équipe britannique a suivi une cohorte de près de 1,5 million de Danois, entre l’âge entre 15 ans et « le début de la quarantaine ». Les auteurs ont planché sur les liens éventuels entre le nombre de déménagements et des indicateurs tels que le risque de tentative de suicide, de criminalité, de maladie psychiatrique et encore de toxicomanie.

12-14 ans…

Les résultats apparaissent plutôt inquiétants. Les scientifiques ont mis en évidence une corrélation positive entre la mobilité résidentielle et des parcours de vie décousus. Avec, logiquement, des risques « qui augmentent progressivement parmi les jeunes qui ont pu vivre plusieurs déménagements lors d’une année ». Lesquels sont toutefois peu nombreux : moins de 1% dans cette étude. Les auteurs ont aussi pointé des sur-risques parmi les jeunes qui déménagent « en milieu d’adolescence », soit vers l’âge de 12-14 ans. « La mobilité résidentielle fréquente peut constituer un marqueur de difficultés psychosociales familiales », ont-ils conclu. Avant d’appeler les services sanitaires et sociaux et encore les écoles à demeurer « vigilants par rapport aux besoins psychologiques de ces adolescents ». Qu’ils soient issus de familles favorisées ou non.

  • Source : Sondage OpinionWay pour l’Officiel du déménagement réalisé en mars 2020. Echantillon de 1019 personnes représentatif de la population française âgées de 18 ans et plus. – L’inconscient de la maison, Alberto Eiguer, Ekho éditeur. - American Journal of Preventive Medicine. Vol.51, Issue 3, 1 september 2016

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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