Dès le 1er janvier, il n’y aura plus d’échographies foetales…

24 décembre 2001

Dépêchez-vous avant la Saint-Sylvestre. Passé ce délai, les futures mères ne pourront plus effectuer d’échographies de dépistage. Pas en France en tout cas !
C’est la conséquence dramatique – ou absurde, c’est selon… – du blocage par le gouvernement d’une proposition du libéral Jean-François Mattei. Laquelle devait légiférer pour contrer la jurisprudence Perruche, dite du ” droit à ne pas naître “…

Ulcéré par ce blocage, le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) a en effet confirmé sa ” consigne d’arrêt des échographies foetales ” en janvier. Les obstétriciens seront imités par les radiologues mais aussi les échographistes.

La proposition de loi du député Jean-François Mattei (DL) sera – dans le meilleur des cas – examiné au mois de janvier. Ce texte, qui stipule que ” nul n’est recevable à demander une indemnisation du fait de sa naissance “, préserve les praticiens de poursuites judiciaires dont l’arrêt Perruche augmente considérablement le risque. ” Nicolas Perruche a touché le jackpot, 4,5 millions de francs ” souligne le Dr Guy-Marie Cousin, président du Syngof. ” Les suivants se disent tout simplement, pourquoi pas nous ?

Les échographies de dépistage effectuées à 12, 22 et 34 semaines de grossesse permettent ” seulement ” d’informer sur le développement staturo-pondéral de l’enfant. C’est-à-dire sur son poids et sa conformation générale. Elles ne sauraient donc garantir la présence ou l’absence d’anomalies génétiques parfois non perceptibles avec ces systèmes.

Quoi qu’il en soit, des millions de femmes – et aussi d’enfants à naître – sont aujourd’hui menacés. Car cette décision gouvernementale aux conséquences insoupçonnées fera régresser de plusieurs dizaines d’années le statut du dépistage prénatal en France…

  • Source : Le Quotidien du Médecin, 17 décembre 2001, Syngof, 17 décembre 2001

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