Des modèles humains de neurone pour étudier les maladies rares

28 septembre 2011

Des chercheurs de l’INSERM et de l’Institut Pasteur sont parvenus à réaliser pour la première fois, un modèle humain de neurone permettant d’étudier la maladie pédiatrique de Sanfilippo, une affection neuro-dégénérative rare et incurable. « Ce modèle est un outil de choix pour identifier (d’éventuels) axes thérapeutiques », expliquent les responsables des deux instituts.

La prévalence de cette maladie est aujourd’hui peu renseignée. En Australie par exemple, elle s’établit à 1 cas pour 67 000 enfants. Cette affection est la conséquence d’une accumulation de molécules – des mucopolysaccharides – dans plusieurs types de tissus de l’organisme humain. « En raison d’une mutation génétique, l’organisme ne parvient plus à les éliminer. Leur présence devient alors toxique, en particulier pour le cerveau », explique Delphine Bohl, chercheuse au sein de l’Unité mixte Institut Pasteur et INSERM, à Paris. Les petits malades accusent un retard mental important, qui se manifeste vers l’âge de 3 ou 4 ans. Ils meurent ensuite prématurément, avant l’âge de 30 ans. Aucun traitement ne permet aujourd’hui de guérir la maladie.

« Jusqu’à présent, seuls des modèles murins de neurones – c’est-à-dire des modèles expérimentaux mis en œuvre chez le rongeur, n.d.l.r. – étaient disponibles. L’accès aux neurones des malades était impossible », explique Delphine Bohl. Avec son équipe, elle est donc parvenue à mettre au point ce premier modèle humain de neurone pour la maladie de Sanfilippo, à partir de cellules cutanées prélevées sur des malades.

« Dans un premier temps, ces cellules ont été programmées en cellules souches dites ‘pluripotentes induites’, capables de se différencier en n’importe quel type de cellule de l’organisme. Les cellules souches ainsi obtenues ont ensuite été poussées à se différencier en neurones ». Le procédé utilisé par les chercheurs est exploitable pour la création de modèles expérimentaux humains d’autres maladies du cerveau. Actuellement d’ailleurs, l’équipe de Delphine Bohl travaille au développement d’un modèle humain pour la sclérose Latérale Amyotrophique (SLA), une autre affection incurable.

  • Source : INSERM, Institut Pasteur, 13 septembre 2011

Aller à la barre d’outils