Des tests avant une chimiothérapie par fluorouracile : une sécurité essentielle pour les patients

07 novembre 2025

Une enquête nationale apporte des nouvelles plutôt rassurantes concernant la sécurité des chimiothérapies par fluorouracile (5-FU), utilisé dans le traitement de nombreux cancers. Toutefois, certains patients restent exposés à des risques évitables.

Le fluorouracile, ou 5-FU, est un médicament largement utilisé dans le traitement de nombreux cancers, notamment digestifs, ORL et du sein. Son efficacité n’est plus à démontrer, mais il présente un risque particulier pour les personnes ayant un déficit en DPD (dihydropyrimidine déshydrogénase), une enzyme essentielle à l’élimination du médicament.

Chez ces patients, le 5-FU peut s’accumuler dans l’organisme et provoquer des effets secondaires graves, parfois mortels. C’est pourquoi depuis 2019, un test sanguin préalable, appelé uracilémie, est obligatoire avant toute première prescription de ce médicament.

Des résultats globalement satisfaisants

À la suite d’alertes de patients, la Direction Générale de la Santé (DGS) a lancé fin 2024 une enquête nationale pour vérifier si cette mesure de sécurité était bien appliquée.  Selon les résultats, 86 % des patients ont effectivement bénéficié du dosage d’uracilémie avant leur traitement. Même si cela signifie que 14% n’en ont pas bénéficié et ont donc été exposés à de potentiels risques « cette enquête confirme que les professionnels de santé ont largement intégré le dépistage du déficit en DPD dans leurs pratiques », explique l’ANSM dans un communiqué publié le 7 novembre.

Mais une vigilance toujours nécessaire

L’enquête a d’ailleurs révélé qu’un cas grave et évitable s’est produit avec la capécitabine (une forme orale de 5-FU) : le médicament a été prescrit, délivré et pris par un patient avant même que les résultats du test de dépistage n’aient été analysés.

Ce cas isolé mais sérieux montre que la vigilance doit rester de mise à toutes les étapes du parcours de soins.

Pour renforcer encore la sécurité des patients, le ResOMEDIT (le réseau des observatoires des médicaments, dispositifs médicaux et innovations thérapeutiques) a formulé diverses propositions concrètes aux autorités sanitaires :

  • améliorer les alertes dans les logiciels de prescription et de délivrance des médicaments (car un tiers des établissements de santé ne disposent pas de message d’alerte en cas de dispensation inappropriée) ;
  • faciliter l’accès des professionnels de santé au résultat du dosage d’uracilémie via le Dossier médical partagé ;
  • réduire les délais d’analyse des prélèvements.
  • Source : https://ansm.sante.fr/actualites/chimiotherapie-une-enquete-nationale-au-sein-detablissements-de-sante-rassure-sur-le-respect-du-depistage-obligatoire-avant-traitement-par-5-fu

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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