Deux fois moins de tuberculose dans les prisons françaises… qui peuvent mieux faire

08 janvier 2008

La prévalence de la tuberculose en milieu carcéral en France, a « diminué de plus de moitié en dix ans ». C’est la principale conclusion d’une étude prospective menée dans les neuf maisons d’arrêts d’Ile-de-France entre juillet 2005 et juin 2006. Seul bémol, d’importantes disparités entre établissements pénitentiaires.

Transmise par le bacille de Koch, la tuberculose reste encore avec le paludisme et le SIDA, l’une des trois maladies qui font le plus de victimes dans le monde. En France, le milieu carcéral en souffre particulièrement. Dans un travail publié aujourd’hui par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, des chercheurs de l’Institut de Veille sanitaire (InVS) passent en revue les données concernant les prisons d’Ile-de-France, entre juillet 2005 et juin 2006.

Pour 22 450 détenus sur la période, 26 cas de tuberculose ont été diagnostiqués. « Seize ont été dépistés à l’entrée en maison d’arrêt, huit sont arrivés en prison avec un diagnostic de tuberculose déjà établi, et deux ont été diagnostiqués au cours de leur incarcération ». La prévalence de la maladie s’élève ainsi à 106,9 pour 100 000 détenus. C’est deux fois moins qu’il y a dix ans… mais toujours beaucoup plus que dans la population générale (19,7 cas pour 100 000 habitants en Ile-de-France).

En revanche, les disparités entre maisons d’arrêt sont sérieuses : la prison de la Santé à Paris, occupe une peu enviable première place avec une prévalence de 230,3 cas pour 100 000 détenus, alors que celles de Versailles, Nanterre ou Villepinte n’enregistrent aucun cas de tuberculose…

Sans surprise, les malades sont majoritairement des hommes jeunes souvent nés hors de France – ils sont le plus souvent originaires d’Afrique sub-saharienne – et en situation précaire avant l’incarcération. Les auteurs relèvent enfin que « le dépistage systématique par radiographie pulmonaire chez toute personne arrivant de liberté souffre de nombreuses anomalies. Le taux de dépistage variant de 58% à 99% selon les maisons d’arrêt ». Résultat, seule une moitié des détenus a bénéficié d’un dépistage dans les délais prévus par la réglementation, soit huit jours –ou moins- suivant l’incarcération.

  • Source : BEH, n°2, 8 janvier 2008

Destination Santé
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