Diabète : les spécialistes pas d’accord !

31 mai 2001

Est-il légitime d’infliger pendant des dizaines d’années un traitement lourd à tous les diabétiques de type-2 ?
La question est urgente car leur nombre ne cesse d’augmenter. Un Français sur vingt est diabétique ! Dans les vingt prochaines années leur nombre devrait doubler ! Or à terme, plus de 60% de ces malades présentent des complications sévères.

Elles apparaissent généralement au bout de quinze ans de suivi. Leur prévention paraît donc indispensable, mais il y a désaccord sur sa mise en oeuvre. Certains diabétologues préconisent ce qu’ils appellent une « polythérapie préventive. Un peu d’aspirine, un antihypertenseur de la classe des inhibiteur de l’enzyme de conversion (IEC) et une statine à la faible dose quotidienne de 75mg. Sans oublier des médicaments destinés à faire baisser la glycémie et… deux ou trois antidiabétiques oraux.

Une belle ordonnance pour des malades chez qui la maladie est souvent diagnostiquée autour de la cinquantaine. Et qui devront l’absorber pendant quelques dizaines d’années ! Certains spécialistes dénoncent cette approche. Comme le Pr François Berthezène à Lyon. « Les diabétiques de type 2 ne se sont pas tous âgés, ni à haut risque cardiovasculaire. Une prévention tous azimuts sur plusieurs décennies ne me semble pas réaliste, en particulier pour des raisons d’observance et de sécurité. »

A Québec, le Dr Danielle Saucier rejoint son point de vue : Les malades ainsi traités « vivent en moyenne… un an de plus sans complications. Mais leur niveau de risque cardiaque et la mortalité liée au diabète demeureront inchangés… » En fait dans bien des pays, ce diabète est surtout traité par un bon régime. Sans oublier un encadrement sans faille pour l’éducation et le suivi des diabétiques !

  • Source : Impact Médecin, 11 mai 2001

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