Dopage sanguin : des ravages mal évalués…

05 mars 2002

…mais bien réels ! Cette pratique très répandue dans certains milieux sportifs augmenterait en effet considérablement le risque de thromboses dans le cerveau. Le dopage sanguin, c’est l’administration à un athlète – par lui-même ou un complice – de sang de globules rouges ou de produits apparentés. A la Clinique universitaire de Navarre en Espagne, le Dr Eduardo Rocha s’est intéressé au cas édifiant d’un cycliste qui souffrait de violents maux de tête.

Le diagnostic est rapidement posé : ce patient souffre d’une thrombose cérébrale. C’est-à-dire que de petits caillots sanguins se sont formés à l’intérieur d’une veine du cerveau. La cause ? Un cocktail explosif à base d’érythropoïétine (EPO), d’hormone de croissance et de vitamine A, responsable de l’augmentation de la pression du liquide céphalo-rachidien, autour du cerveau et de la moelle épinière !

« La thrombose n’est pas liée à la prise d’un seul produit dopant, mais à l’association de plusieurs substances » souligne Eduardo Rocha. « Les pratiques dopantes sont très répandues dans certains sports. Il est impératif de sensibiliser les athlètes aux dangers auxquels ils s’exposent. Sans compter que nous devons aussi améliorer la détection des produits ».

L’EPO augmente la production de globules rouge et donc le transport d’oxygène vers les muscles. Elle a longtemps été très prisée des athlètes d’endurance, car elle était indétectable. Tout comme l’hormone de croissance, qui augmente la puissance musculaire. Le Laboratoire de Chatenay-Malabry en France, vient toutefois d’élaborer un test capable de dépister de l’EPO. Un véritable progrès. Malheureusement, les « voleurs » ont encore plusieurs longueurs d’avance sur les « policiers »…

  • Source : Neurology, 25 février 2002

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