Un voyage en Asie ? Pas sans préparation…
31 août 2011
Vous partez pour l’Asie ? Que votre voyage ait un but touristique ou professionnel, qu’il s’agisse d’un séjour de courte durée ou au contraire prolongé, ne négligez pas de vous préparer bien en amont. Explications du Pr Olivier Bouchaud, chef de service des maladies infectieuses et tropicales au CHU Avicenne, de Bobigny.
«
Un malade chronique par exemple – diabétique, hypertendu, asthmatique, n.d.l.r. - doit impérativement consulter son médecin, un bon mois avant de partir », explique-t-il. «
Pour tous les autres, si le voyage n’excède pas un mois, la consultation n’est pas obligatoire. Mais il est indispensable de bien s’informer avant de partir ».
Pour les touristes qui partent plus d’un mois et les expatriés, «
il est essentiel de consulter dans un centre spécialisé dans les conseils aux voyageurs et en médecine tropicale. Et il faut le faire pratiquement deux mois avant le départ ». Pourquoi un tel délai ? Parce que certains
vaccins doivent être réalisés bien en amont pour garantir une immunisation optimale.
Vous visiterez des rizières ? Gare à l’encéphalite japonaise
«
Bien entendu, il est indispensable d’être à jour de ses vaccinations contre la diphtérie, la polio, le tétanos, la coqueluche ». Mais de manière générale, aucun
vaccin n’est obligatoire pour se rendre en Asie. Toutefois comme l’explique le Pr Bouchaud, certains sont vivement conseillés. «
Le vaccin contre l’hépatite A est particulièrement recommandé. Après, il y a des vaccins plus spécifiques, comme celui contre la fièvre typhoïde, recommandé aux voyageurs qui séjournent plus d’un mois. Deuxième type de vaccin spécifique, celui contre l’encéphalite japonaise (Ixiaro®, un vaccin à virus inactivés, n.d.l.r.). Lui aussi est recommandé chez les voyageurs qui partent plus d’un mois ».
L’encéphalite japonaise justement, n’est pas que japonaise… Provoquée par un flavivirus (la même famille que la dengue ou la fièvre jaune), elle est transmise par un moustique. Le porc en est un hôte intermédiaire, et amplifie la diffusion du virus. La plupart des infections sont bénignes (fièvre et céphalées) voire dénuées de symptômes. Mais l’OMS rappelle qu’«
une infection sur 200 entraîne une maladie grave avec forte fièvre, céphalées, raideur de la nuque, syndrome de désorientation, coma, crises convulsives, paralysie spastique et une issue fatale ». Le taux de létalité peut atteindre 60% chez les patients présentant ces symptômes. Un tiers des survivants «
souffrent d'atteintes permanentes du système nerveux central ». La maladie fait 15 000 morts chaque année en Asie.
Selon les CDC d’Atlanta aux Etats-Unis, «
le risque pour un voyageur (…) non immunisé qui se rend en Asie est faible : moins de 1 pour 1 million. Pour ceux qui voyagent en zone rurale pendant la saison des pluies il est bien plus élevé : 1 pour 5 000 ».
La
vaccination n’est pas systématiquement proposée En revanche, le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) en France, la recommande aux adultes «
se rendant dans ces régions avec une activité extérieure importante, plus particulièrement dans les zones de rizières pendant la saison de transmission du virus, notamment pendant la saison des pluies. » Il faut deux injections à quatre semaines d’intervalle, la dernière au moins une semaine avant le départ. La vaccination doit donc commencer au moins 5 semaines avant le décollage… Point d’importance : seuls les centres de vaccinations internationales sont habilités à la pratiquer. Pensez donc à prendre rendez-vous bien à l’avance. Peu nombreux, ces centres sont en effet souvent surchargés.
Connaissez les horaires des moustiques…
«
Pour le paludisme, l’Asie a une situation très privilégiée par rapport à l’Afrique. Un voyageur standard partant 15 jours en Asie, n’a pas besoin de chimioprophylaxie » explique en revanche, Olivier Bouchaud. Contre la dengue et le chikungunya, on se protègera des piqûres de moustique en fin de journée, et à la tombée de la nuit pour ce qui est du paludisme. Quant au moustique responsable de la transmission de l’encéphalite japonaise, il a son pic d’activité au crépuscule et à l’aube, mais reste actif toute la nuit.
Enfin pour prévenir les
diarrhées du voyageur, refusez
systématiquement les glaçons que l’on vous propose. Quant à l’eau de boisson, ne consommez que de l’eau minérale dont la bouteille aura été décapsulée devant vous. Lavez-vous fréquemment les mains avec de l’eau et du savon. L’idéal serait de le faire au moins une fois toutes les deux ou trois heures et bien entendu plus souvent, si nécessaire. Le Pr Olivier Bouchaud conseille de se méfier des plats cuisinés. «
Ils sont bien plus à risque que les crudités, par exemple. Et de manière générale, il vaut mieux manger des aliments bien cuits et servis brûlants, ce qui n’est pas toujours le cas des buffets servis dans les hôtels ».
Où s’informer ?
- Ministère des Affaires étrangères :
www.diplomatie.gouv.fr/fr/;
- Institut Pasteur :
www.pasteur.fr;
- Les Centres de vaccination internationale :
www.astrium.com/centres-de-vaccinations-internationales.html;
- Le Comité d’Informations médicales :
www.cimed.org/.