D’où vient l’éjaculation précoce ?
06 octobre 2022
Comme son nom l’indique, l’éjaculation précoce désigne une émission prématurée de sperme au cours d’un acte sexuel. Cette notion de précocité est médicalement difficile à définir, car elle peut être très subjective. Ainsi que son origine, qui peut être psychologique ou physiologique.
Certains hommes pensent qu’ils éjaculent trop vite. Ils ne peuvent pas tenir l’érection aussi longtemps qu’ils le souhaiteraient ou que ne le souhaiteraient leurs partenaires. Ce « trop tôt » est cependant très subjectif, car il n’existe pas vraiment de norme sur la durée de l’acte sexuel ! D’un point de vue purement médical, la Société Internationale pour la Médecine Sexuelle définit que l’éjaculation peut être considérée comme précoce lorsqu’elle survient avant ou dans la minute qui suit la pénétration.
Plusieurs causes possibles
Divers facteurs psychologiques peuvent être en cause, tels une dépression, une faible estime de soi, une mauvaise image corporelle, une anxiété de performance, un stress, des problèmes relationnels, ou encore des abus sexuels ou expériences sexuelles passées.
Mais il peut exister aussi des facteurs biologiques, comme une dysfonction érectile, une hypersensibilité du gland, un affaiblissement des muscles du plancher pelvien, un déséquilibre hormonal (anomalies de la thyroïde), un déséquilibre des neurotransmetteurs dans le cerveau (notamment au niveau des récepteurs à la sérotonine), une inflammation de la prostate ou de l’urètre, une maladie neurologique (sclérose en plaques) ou encore l’hérédité.
… et donc plusieurs traitements
Si une cause biologique est identifiée, un traitement spécifique peut être proposé : des médicaments à base d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (de la même famille que le Prozac) en cas de déséquilibre des neurotransmetteurs, des anesthésiques locaux en cas d’hypersensibilité du gland… Mais si ce n’est pas le cas, mieux vaut s’abstenir de prendre ces médicaments, compte tenu des effets secondaires auxquels ils exposent.
Lorsque la cause est plus psychologique, une consultation avec un sexologue peut être salutaire. Ce professionnel pourra conseiller l’apprentissage de techniques, comme le travail du muscle pubo-coccygien (PC), la « méthode start and stop » ou encore la « méthode squeeze » qui en permettant à l’homme de mieux apprivoiser ses sensations, lui permet aussi d’en trouver le contrôle.
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Source : Société Internationale de médecine sexuelle (ISSM), 2022 ; Dr Ruth K. Westheimer "Le sexe pour les nuls" éditions First, 2001
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Ecrit par : Clara Delpas — édité par : Vincent Roche