Du graphène dans les masques : quel risque pour notre santé ?

14 décembre 2021

FFP, chirurgicaux ou textiles, voilà près de 2 ans que nous portons des masques au quotidien. Mais nous exposent-ils à des substances toxiques ? C’est justement afin de nous en prémunir que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande la mise sur le marché de masques sans graphène.

Le choix du bon masque est une question qui revient régulièrement depuis le début de la pandémie. Il doit protéger efficacement du virus et ne pas exposer à des produits toxiques. Or, pour être efficaces justement, tous les masques contiennent plusieurs substances chimiques : des dioxines, des furanes, des PCB-DL (polychlorobiphényles – dioxin-like), des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et des COV (composés organiques volatils), selon une expertise de l’Anses. Laquelle rassure en indiquant que « les expositions aux substances chimiques retrouvées dans les masques ne dépassent pas les seuils sanitaires ».

En cours d’étude

Toutefois, une substance inquiète : le graphène. « En avril 2021, les autorités canadiennes ont retiré du marché plusieurs références de masques de protection FFP2 contenant du graphène sur la base d’un potentiel risque pulmonaire lié à l’inhalation de particules de (cette substance) », indique ainsi l’Anses. A la suite de cette décision, les autorités françaises ont elles-aussi suspendu leur distribution.

L’expertise de l’Anses menée dans la foulée sur cette substance n’a pas permis d’évaluer son risque pour la santé « en raison du manque d’information sur le graphène utilisé par les fabricants et sur la toxicité de cette substance, en particulier à long terme ». En effet, ce matériau synthétique innovant composé d’une ou plusieurs couches d’atomes de carbone disposés en réseaux fait encore actuellement l’objet d’études afin d’évaluer son innocuité. En 2015, le CNRS récapitulait les travaux en cours en indiquant que « la toxicité directe du graphène restait encore à démontrer » et que la génotoxicité n’avait pas non été mise en évidence.

En attendant d’en savoir davantage, l’Anses recommande aux autorités publiques de privilégier la mise sur le marché ou la mise à disposition de masques sans graphène.

  • Source : Anses, décembre 2021 – CNRS

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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