Du Viagra dans les buissons ?

01 septembre 2006

Imaginez qu’à chaque fois que vous éprouvez une attraction sexuelle votre corps se mette à… briller intensément. C’est le cas de la luciole ! Ce petit ver, qui a longtemps fasciné les scientifiques, utilise en fait la lumière pour faire sa cour.

C’est le monoxyde d’azote (NO) qui permet aux lucioles de commander leurs émissions lumineuses. Les choses se passent au niveau de leur ventre. Il renferme en effet une grande quantité de photocytes, des cellules spécialisées dans l’émission de lumière. Lesquelles ne réagissent qu’en présence d’oxygène. Le phénomène de luminescence se produit alors au terme d’une action oxydative. De la pure chimie donc, tant pis pour le romantisme !

Ces photocytes renferment des mitochondries, minuscules organes source d’énergie pour tous les êtres vivants. Mais également grands consommateurs d’oxygène. C’est la raison pour laquelle les lucioles ne brillent pas en permanence.

En revanche, dès lors qu’un signal émis par leur système nerveux stimule la production intracellulaire de monoxyde d’azote, les mitochondries cessent de respirer. L’oxygène libéré est, par ce biais, rendu disponible pour assurer la luminescence des photocytes. Notre ver d’un centimètre de long peut enfin commencer son spectacle… et attirer sa belle. Le plus drôle de l’histoire – à moins que ce ne soit attendrissant – c’est que le fameux Viagra fonctionne lui aussi grâce au NO. Mais sans faire briller semble-t-il. Rien n’est jamais parfait !

Aller à la barre d’outils