Ebola : trois variants génétiques en Guinée
25 juin 2015
Représentation des variants du virus Ebola circulant en Guinée et Sierra Leone. ©Creative Commons – Nature
Le séquençage de plusieurs échantillons de virus Ebola prélevés en Guinée a permis de déterminer la présence de trois variants génétiques. Une découverte qui permettra d’améliorer les outils de diagnostic et de développer des traitements ainsi que des vaccins efficaces.
Des scientifiques de l’Institut Pasteur de Dakar et de Paris, du CNRS et de l’Université de Sydney ont caractérisé les isolats du virus Ebola ayant circulé en Guinée entre juillet et novembre 2014. L’analyse de ces séquences révèle l’existence de trois variants distincts du virus qui ont circulé en même temps dans le premier pays touché par l’épidémie en Afrique de l’Ouest.
Pour des traitements plus efficaces
Le premier variant (GUI-1) est très proche des premiers échantillons datant du début de l’épidémie (mars 2014). Il se retrouve uniquement en Guinée, à la fois dans les régions urbaines et les régions forestières. Le deuxième (GUI-2) présente un lien de parenté avec des virus circulant en Sierra Leone mais pourrait correspondre à des virus ayant évolué parallèlement en Guinée. Ces séquences représentent le chaînon manquant ayant mené aux deux introductions d’Ebola au Mali, en octobre et novembre 2014.
Le troisième variant (SLE-GUI-3) a été détecté à Conakry et dans des villes voisines (Forecariah, Dalaba, Coyah). Ses très grandes similarités avec des virus trouvés en Sierra Leone s’ajoutent aux données épidémiologiques pour mettre en lumière de multiples réintroductions du virus Ebola depuis la Sierra Leone vers la capitale guinéenne.
« Le suivi des variants du virus complète les études épidémiologiques qui retracent les chaînes de transmission, et permettra de mieux adapter les stratégies de réponse face à de potentielles nouvelles épidémies », soulignent les chercheurs. « L’étude des différentes mutations (du virus n.d.l.r.), déjà mises à disposition de la communauté scientifique, va permettre d’optimiser les traitements et les vaccins en cours de développement. »
-
Source : CNRS, Institut Pasteur de Dakar, Institut Pasteur, 23 juin 2015
-
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet