Emballage carton: de l’encre dans les aliments
28 septembre 2011
Nos cartons alimentaires seraient-ils toxiques ? Pas en eux-mêmes semble-t-il. En revanche les substances chimiques contenues dans les encres utilisées par les industriels de l’agroalimentaire sont pointées du doigt par l’Association UFC Que choisir. Suite aux résultats de tests réalisés en Allemagne et en Suisse, celle-ci a décidé d’effectuer ses propres analyses en France. Résultat : les aliments contenus par ces emballages en carton seraient fortement contaminés par la migration des encres d’imprimerie… vers leur contenu.
« Sur les 20 produits testés, 14 contiennent des niveaux préoccupants d’huiles minérales provenant des encres de ces emballages en carton », signale l’association. En outre, « deux produits, le couscous graine ‘Tipiak’ et la chapelure ‘Leader Price’ contiennent respectivement 50 et 10 fois la dose maximale recommandée ». Cette dernière, déterminée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se situe à 0,6mg/kg. Quant aux huiles aromatiques, elles ont également été retrouvées dans ces aliments.
Ces résultats « sont loin d’être anodins ». En effet, ces composés chimiques pourraient présenter un danger pour la santé. En tout cas, si aucune étude n’a démontré à ce jour la toxicité des huiles minérales saturées chez l’homme, « les données sur les animaux sont particulièrement préoccupantes » souligne l’association. Elles peuvent en effet provoquer des dommages au foie, au cœur et aux ganglions lymphatiques. De leur côté, les huiles aromatiques de la famille des hydrocarbures aromatiques polycycliques sont classées comme cancérogènes, tératogènes (c’est-à-dire qu’ils provoquent des malformations du fœtus) et immuno-dépresseurs…
Il ne s’agit pas d’un phénomène marginal. Ces huiles minérales en effet, se retrouvent dans 75% des produits testés : pâtes alimentaires, riz, couscous, chapelure, sucre en poudre… L’union des consommateurs demande par conséquent « de définir sans plus attendre une réglementation sur les huiles minérales garantissant l’absence de dérivés pétroliers dans les aliments ». De plus, par mesure de précaution, elle « exige que les professionnels utilisent des encres végétales ou à faible (taux de) migration ».