En cas d’attaque par la variole, la vaccination ciblée sera privilégiée !

21 novembre 2002

Vacciner les personnes en contact avec les victimes de la variole pourrait en effet s’avérer une approche tout aussi efficace que celle consistant à vacciner toute la population.
Grâce à un modèle informatique Elizabeth Halloran, de l’Ecole Rollins de Santé publique d’Emory, aux Etats-Unis, a étudié la propagation du virus de la variole au sein d’une communauté de 2 000 individus après infection initiale de quelques personnes. Et elle vient de publier, dans la revue spécialisée Science les résultats de deux scénarios différents.

La grande inconnue est de connaître le niveau d’immunité qui demeure dans des populations dont la vaccination a cessé depuis 30 ans. Ce que l’on appelle l’immunité rémanente. Selon que celle-ci est présente ou non, les résultats diffèrent évidemment de manière importante…

Ainsi, si les autorités décident de vacciner 80% de la population dès que le quinzième cas de variole est déclaré, la mortalité prévisible sera de 9,4 pour 1 000 habitants s’il n’y a pas d’immunité rémanente, et de 2,4 pour 1 000 dans le cas contraire. En ne vaccinant que 80% des seules personnes placées au contact des victimes de l’infection, la mortalité prévisible serait de 19,6 pour 1 000 sans immunité rémanente, mais de… 1,8 pour 1 000 dans le cas contraire. Des résultats qui plaident sans conteste en faveur d’une vaccination ciblée !

Comme il est impossible de déterminer le niveau d’immunité des trentenaires vaccinés dans les années 70, Halloran estime que «pour toutes les stratégies étudiées, la rapidité de l’intervention fera toute la différence». Elle souligne enfin que «chacun devra rester calmement chez soi, car il ne faut pas que des milliers de gens se précipitent pour se faire vacciner ». Surtout que pour le moment du moins, il ne s’agit que de scénarios…

  • Source : Science, 14 novembre 2002

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