En pleine croissance, petits pots à volonté?

14 octobre 2013

Une portion moyenne d’un plat préparé pour un enfant de 4 à 36 mois représente 112 g. ©Phovoir

Purée de carottes, compotée pommes-poire, mouliné au poulet : il y en a pour tous les goûts au rayon petits pots. Connues de tous, ces préparations participent à la diversification alimentaire des nourrissons. Laquelle doit intervenir à partir de 4 mois. Mais selon les auteurs d’une étude écossaise, la composition nutritive des petits pots serait à revoir. Une position que réfute le Dr Alain Bocquet, pédiatre et membre du comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie.

« Les petits pots ne répondraient pas au besoin de sevrage des nourrissons », pointe les auteurs d’une étude publiée dans la revue Archives of Disease in Childhood.

« Les portions de viande moulinées ne contiennent pas beaucoup plus de fer ni de protéines que le lait en poudre, et la plupart des plats ont une teneur en sucre bien supérieure aux besoins de l’enfant », précisent les auteurs. Conclusion : mieux vaut prolonger l’alimentation au lait pendant les six premiers mois plutôt que d’opter pour les petits pots.

Avis contradictoires

Peu de temps après la publication de cette étude, le Comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie a réagi. « Si la qualité nutritive des petits pots n’était pas avérée, l’alerte aurait été donnée depuis longtemps », répond le Dr Alain Bocquet, pédiatre au CHU de Besançon et membre du comité de Nutrition de la Société Française de Pédiatrie.

Selon ce dernier, à partir de 4 mois, le lait ne doit plus constituer le seul aliment du nourrisson. Les spécialistes de la nutrition infantile s’accordent d’ailleurs à dire que la diversification alimentaire peut débuter dès le quatrième mois. « Tout nourrisson pourrait donc –  à cet âge – puiser nutriments et calories dans ces plats mitonnés disponibles dans le commerce », étaye Alain Bocquet.

L’alimentation, un atout pour grandir

Dès la naissance, les besoins nutritifs du nourrisson augmentent de semaine en semaine, en fer et en matières grasses davantage qu’en protéines et sel. D’où l’intérêt de modifier progressivement les habitudes alimentaires des plus jeunes. « Du lait et exclusivement du lait avant 4 mois, des petits pots entre 4 mois et 3 ans, et au-delà, l’assiette de l’enfant pourra ressembler à celle des parents ».

« Proportionnellement, un petit pot bœuf légumes contient trois fois moins de sodium et de protéines qu’une portion équivalente du même plat pour adultes », explique le Dr. Alain Bocquet. Mais le fait maison convient aussi très bien, « dès lors que les plats sont équilibrés et servis en quantité adaptée ». Quelques conseils si vous choisissez de préparer vous-même l’assiette des petits :

  • Moulinez les viandes solides pour une meilleure déglutition ;
  • Variez les couleurs et les saveurs : il n’est jamais trop tôt pour éduquer les papilles ;
  • Veillez à l’équilibre des plats entre féculents, légumes, protéines et produits laitiers ;
  • Ajoutez une noisette de beurre sur les purées ou haricots verts pour adoucir le goût. Cette source de lipide est essentielle au développement de l’enfant.

Ecrit par : Laura Bourgault  – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Interview, Dr Alain Bocquet, octobre 2013 - Communiqué « Le Secteur Français des Aliments de l’Enfance tient à rétablir certaines vérités », 18 septembre 2013 - Secteur Français des Aliments - Etude écossaise, « Les plats industriels ne respectent pas l’équilibre nutritionnel des bébés », 9 septembre 2013 – Archives of Disease in Childhood

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