En zone de guerre, un habitant sur cinq souffre de troubles mentaux

12 juin 2019

Vivre en zone de conflit impacte évidemment de manière néfaste la santé des populations. De récentes données de l’OMS publiées dans la revue The Lancet révèlent les effets de cet environnement violent sur la santé mentale.

La santé mentale est logiquement très affectée dans les pays en proie à un conflit. Toutefois, les données concernant la prévalence des maladies telles que la dépression, la schizophrénie ou le syndrome de stress post-traumatique étaient jusqu’à présent rares. Une large méta-analyse de 129 études conduites sur 39 pays entre 1980 et août 2017 a permis de révéler l’impact réel de la guerre sur la santé mentale des populations.

Dépression, anxiété, syndrome de stress post traumatique…

Ainsi, une personne sur 5 vivant dans une région en guerre souffre de dépression, d’anxiété, de syndrome de stress post-traumatique, de désordre bipolaire ou de schizophrénie. Ces chiffres sont significativement plus élevés par rapport à la prévalence de ces maladies dans la population générale. En effet, hors zones de conflit, ils concernent une personne sur 14.

Dans le détail, « la prévalence des troubles légers de la santé mentale était de 13% », notent les auteurs. Les troubles d’intensité modérée présentaient une prévalence de 4% tandis que les formes sévères concernaient 5% de la population.

Les auteurs constatent en outre que la dépression et l’anxiété semblent s’aggraver avec l’avancée en âge dans les zones de guerre. Par ailleurs, la dépression est plus fréquemment rapportée chez les femmes.

Ces nouvelles données soulignent « la nécessité d’investir de manière immédiate et soutenue dans la prise en charge en matière de santé mentale et des souffrances psycho-sociales pour tous dans les zones de conflits et après la guerre », souligne le Dr Mark van Ommeren de l’OMS.

A noter : de graves conflits se déroulent encore actuellement dans plusieurs pays comme l’Afghanistan, l’Irak, le Nigéria, la Somalie, le Soudan du sud, la Syrie et le Yémen, entraînant des crises humanitaires d’envergure. En 2016, le nombre de conflits armés dans le monde a même atteint un record avec 53 conflits dans 37 pays et 12% de la population mondiale vivant dans une zone affectée. Au total, près de 69 millions de personnes sont obligées de migrer pour fuir la violence, un chiffre record là encore depuis la Seconde Guerre mondiale.

  • Source : OMS, The Lancet, 12 juin 2019

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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