Maladies neurodégénératives : le rôle central des mitochondries

11 août 2025

Une avancée majeure dans la recherche sur les maladies neurodégénératives. Des scientifiques ont établi un lien direct entre le dysfonctionnement des mitochondries – de minuscules structures logées au cœur nos cellules - et les symptômes cognitifs observés dans ces pathologies. Voilà qui ouvre la voie à de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Les mitochondries sont de petits organites présents dans nos cellules qui produisent l’énergie indispensable à leur bon fonctionnement. Le cerveau, organe particulièrement gourmand en énergie, dépend fortement de ces « centrales électriques » cellulaires. Sans une production énergétique suffisante, les neurones ne peuvent pas communiquer efficacement entre eux.

« Les neurones ont besoin de l’énergie produite par les mitochondries pour fonctionner correctement, explique l’Inserm dans un communiqué publié ce lundi 11 août. Face à un défaut de l’activité des mitochondries, ils n’auront pas l’énergie nécessaire pour assurer leurs fonctions. »

Une découverte fondamentale

Jusqu’à présent, les scientifiques observaient bien un défaut d’activité mitochondriale dans les maladies neurodégénératives comme Alzheimer, mais une question fondamentale restait sans réponse : ce dysfonctionnement est-il une cause ou une conséquence de la dégénérescence neuronale ?

Des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bordeaux, en collaboration avec l’université de Moncton au Canada, viennent d’apporter un élément de réponse décisif. Ils ont développé un outil inédit permettant de stimuler l’activité des mitochondries de façon ponctuelle.

L’équipe a créé un récepteur artificiel baptisé « mitoDREADD-Gs », capable d’activer certaines protéines (appelées protéines G) directement dans les mitochondries. Ces protéines jouent un rôle clé dans la modulation de l’activité mitochondriale cérébrale.

Les chercheurs ont testé leur dispositif sur des modèles murins de démence. Les résultats sont éloquents : la stimulation de mitoDREADD-Gs a non seulement augmenté l’activité mitochondriale, mais a également amélioré significativement la mémoire des souris.

Cette découverte suggère qu’un défaut d’activité des mitochondries pourrait être à l’origine de la dégénérescence des neurones, et non simplement une conséquence de celle-ci.

« Ces résultats devront être confirmés, mais ils nous permettent d’en savoir plus sur le rôle important des mitochondries pour le bon fonctionnement de notre cerveau, précise Étienne Hébert-Chatelain, professeur à l’université de Moncton, co-dernier auteur de l’étude publiée lundi 11 août dans la revue Nature Neurosciences. À terme, l’outil développé pourrait nous permettre d’identifier les mécanismes moléculaires et cellulaires responsables de la démence, et de faciliter le développement de cibles thérapeutiques efficaces. »

  • Source : Inserm

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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