Encore 30 années de vie après la ménopause : comment en tirer le meilleur parti ?
18 mars 2003
Le Traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause fait couler beaucoup d’encre. Surtout depuis qu’une étude américaine a confirmé l’an dernier, qu’il augmentait légèrement le risque de cancer du sein, tout comme une ménopause tardive, sans augmentation de la mortalité.
En revanche il diminue l’incidence du cancer du colon et garde son efficacité – et donc son intérêt – dans la correction des symptômes liés à la ménopause et la prévention de l’ostéoporose.
La ménopause n’est pas une maladie. Seulement une étape normale dans la vie génitale d’une femme. Mais l’arrêt de la production par les ovaires de certaines hormones, les estrogènes, entraîne des modifications multiples. Notamment pour ce qui concerne les os, la peau, le foie, les tissus nerveux ou graisseux… Sans oublier les troubles vasomoteurs, autrement dit les fameuses bouffées de chaleur.
Grâce à ses estrogènes, le THS supplée les ovaires. Et s’il comporte aussi un progestatif, c’est pour réduire le risque cancérigène au niveau de l’utérus lié à la prise de certains estrogènes. Alors, faut-il ou pas traiter la ménopause ? Les nouvelles recommandations officielles émises par l’AFSSaPS sont extrêmement précises… et nuancées. Car c’est à chaque femme de choisir, bien sûr avec l’aide de son médecin.
Aujourd’hui de nouveaux traitements existent. D’une part ils sont plus faiblement dosés que par le passé, ne dépassant en général pas la moitié des doses utilisées par exemple, aux Etats-Unis. Et d’autre part, il existe désormais des THS dont le progestatif possède de véritables propriétés anti-androgènes, combattant ainsi la virilisation qui peut apparaître chez la femme ménopausée. C’est le cas par exemple du Dienogest, progestatif présent dans un tout nouveau THS. Cette approche améliore le profil bénéfice/risque du traitement sur le plan cardiovasculaire.
Dans Le Concours Médical, le Dr Henri Rozenbaum, président de l’Association française pour l’Etude de la Ménopause (AFEM) explique que « d’une façon générale, une posologie modérée peut être éventuellement proposée de façon quasi systématique en expliquant aux patientes qu’il sera possible de l’augmenter en cas de persistance des symptômes vasomoteurs ».
Des travaux récents montrent que même de faibles doses d’estrogènes ont un effet préventif contre la perte osseuse, particulièrement importante dans les années qui suivent la ménopause. Une différence fondamentale avec les conditions dans lesquelles s’est par exemple déroulée l’étude de la Women’s Health Initiative (WHI) aux Etats-Unis, qui a fait grand bruit l’été dernier. Une étude dans laquelle étaient utilisés de fortes doses d’estrogènes et un progestatif très ancien qui n’est pas anti-androgénique.
La santé de la femme ménopausée n’est pas seulement une affaire de pilule. Une bonne hygiène de vie est primordiale, avec notamment l’arrêt du tabac, une alimentation saine et équilibrée ainsi que de l’exercice physique. Dans ces conditions, cette nouvelle étape de l’existence peut vraiment devenir synonyme de bien-être et de qualité de vie. Et c’est aussi bien, sachant que la femme ménopausée aujourd’hui dispose encore d’une espérance de vie de plus de 30 ans !