Epilepsie : mise en garde contre des produits dérivés du cannabis vendus sur Internet
23 janvier 2019
Fabio Berti/shutterstock.com
L’utilisation de produits contenant du cannabidiol achetés sur Internet, en dehors du circuit légal, est de plus en plus fréquente chez les patients atteints de certaines formes d’épilepsie. Cette pratique inquiète l’ANSM qui incite à s’abstenir, en rappelant les risques encourus.
Le cannabidiol (CBD) est un des composés actifs majeurs du cannabis. L’ANSM appelle les patients souffrant d’épilepsie et les parents d’enfants atteints d’épilepsie à « ne pas utiliser des produits en contenant et vendus en dehors du circuit légal ». Ils mettent ainsi leur santé en danger car « la qualité et la sécurité [de ces] produits […] n’est pas garantie, en particulier en ce qui concerne la quantité réelle de CBD, la présence éventuelle d’autres composés actifs du cannabis ou d’autres produits toxiques », précise l’agence.
Des produits contenant du CBD sont vendus « en dehors du circuit légal, en particulier sur Internet, sous différentes formes, notamment huiles, capsules, tisanes ou encore e-liquides pour cigarettes électroniques, alors que leur vente est interdite », précise l’ANSM. « Ces produits peuvent être accompagnés d’allégations thérapeutiques, c’est-à-dire de messages qui leur associent une action de prévention ou de guérison, en particulier dans l’épilepsie. »
Efficacité du CBD au cas par cas, encadré médicalement
Certes, cette substance peut présenter un intérêt dans le traitement de certaines formes sévères d’épilepsies, mais elle « a des effets psycho-actifs, […] potentiellement toxiques pour le foie et est susceptible d’augmenter les concentrations dans l’organisme de certains médicaments notamment des anti-épileptiques, avec le risque d’accroître leur toxicité », poursuit l’ANSM.
Dans ce contexte, « un médicament à base de CBD – l’Epidyolex – peut être délivré pour certaines formes sévères d’épilepsies par le biais d’ATU nominatives depuis décembre 2018 », rappelle l’agence. Laquelle « recommande aux patients et à leurs familles de solliciter l’avis du spécialiste qui assure le suivi [médical] qui, seul, pourra entreprendre cette démarche si elle est la plus appropriée au regard de la situation [individuelle] ».
Enfin, « les traitements administrés aux patients souffrant d’épilepsie, enfants ou adultes, doivent toujours être soumis à une prescription médicale et ne doivent en aucun cas être modifiés ou interrompus sans l’avis d’un médecin », conclut-elle.