











Qui des pouvoirs publics ou des experts indépendants ou prétendus tels, manie la langue de bois autour du naufrage du pétrolier Erika? Bien difficile à dire. Que les rejets côtiers de cette marée noire soient cancérigènes ne fait pas de doute! Par définition, le pétrole contient des carbures polycycliques. Ces derniers sont connus pour leur carcinogénicité potentielle. Par voie de communiqué, le Gouvernement a fait connaître ces derniers jours les premiers résultats dun suivi scientifique entrepris sur sa diligence. Menée auprès des bénévoles et des pompiers, cette étude aurait montré que « lexposition par inhalation est faible. » Sagissant selon les mêmes sources « de fuel n°2 », la chose nest pas surprenante. Ce produit est classé comme cancérogène de 2ème catégorie. Manié en respectant quelques précautions de base, il est relativement inoffensif.
Un rapport indépendant, diffusé par le laboratoire Analytika, est plus inquiétant. Fondé sur lexpertise dun échantillon prélevé le 4 janvier sur lîle de Groix, il conclut que sa composition « est très proche de celle du résidu (quaurait) laissé une opération de raffinage poussée de fuel n°2, (menée) pour en récupérer les dernières fractions valorisables. » En dautres termes, la cargaison de lErika naurait pas été composée du produit relativement banal quest le fuel n°2. Au lieu de cela, il se serait agi de déchets industriels spéciaux (DIS). Leur transport est théoriquement interdit. Daprès les experts dAnalytika, la quantité de produits hautement toxiques rejetés sur les côtes peut être estimée à 15 tonnes, soit un millième des 15.000 tonnes qui ont rejoint nos rivages
Source : BMJ volume 318, 27 mars 1999, 828
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