Faut-il brûler les incinérateurs ?

22 novembre 2006

Soixante-huit experts internationaux demandent un moratoire sur la construction d’incinérateurs, pendant qu’en Alsace 33 agglomérations divisent par quatre le volume de déchets ménagers qu’elles brûlent. Un engagement vers un nouveau concept : la santé durable.

Et si l’on réduisait les incinérateurs pour nous préserver des retombées polluantes ? C’est l’une des 164 mesures figurant dans le Mémorandum de l’Appel de Paris, lancé solennellement dans le cadre d’un colloque à l’Unesco. La valorisation des déchets par le tri sélectif et le recyclage, plutôt que l’incinération et la co-incinération, sont mises en avant par le Pr Dominique Belpomme. Cet expert est soutenu par l’Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse (Artac).

En Alsace, 33 communes entre Belfort et Mulhouse ont fait un pas en ce sens. Elles ont mis en oeuvre un nouveau système de ramassage des déchets, réduisant la pollution atmosphérique. Aujourd’hui, a expliqué Dany Dietmann, maire de Manspach, sur 30 millions de tonnes de déchets seules 20% sont valorisées. Les incinérateurs ont bien été mis aux normes en 2002. Mais ils continuent de polluer… en toute légalité. L’incinération de 100 000 tonnes provoque le rejet dans l’atmosphère de 100 tonnes d’oxyde d’azote et 30 tonnes de dioxyde de soufre. Sans compter, par exemple, les PCB.

Dans les communes de la Porte d’Alsace, les habitants sont donc invités à composter certains déchets qui contiennent en moyenne 70% d’eau , à trier le verre et les cartons, qui sont ramassés régulièrement et gratuitement. Le reste, les produits non triés, est enlevé par un camion qui pèse la poubelle. Et c’est uniquement sur la base de ce poids que les citoyens écologistes sont facturés. En moyenne 52 euros par habitant et par an contre plus de 100 euros auparavant. Une formule de tarification jugée par le maire plus juste que la traditionnelle facturation à la surface habitable.

  • Source : Colloque international de l’Appel de Paris sur le thème environnement et santé, 9 novembre 2006 - Unesco

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