Finie la suture, vive le collage !
29 avril 2014
Réparation d’une plaie profonde par application de la solution aqueuse de nanoparticules. La fermeture de la plaie s’effectue en trente secondes. © laboratoire « Matière molle et chimie » (CNRS/ESPCI ParisTech)
La chirurgie de demain reposera-t-elle non pas sur la suture mais sur une méthode de… collage ? Une équipe travaille en effet à la mise au point de ce procédé, basé sur des nanoparticules. Les médecins viennent notamment de le tester – avec succès – sur de la peau de rats. Mais aussi sur le foie, organe réputé difficile à suturer.
Les travaux de Ludwik Leibler (laboratoire « Matière molle et chimie » – CNRS/ESPCI ParisTech) et de Didier Letourneur (Laboratoire de recherche vasculaire translationnelle – INSERM/Universités Paris Diderot et Paris 13) vont-ils bouleverser la pratique de milliers de chirurgiens ?
Ces deux chercheurs ont en effet mis au point « un concept nouveau de collage des gels et des tissus biologiques », expliquent-t-ils dans un communiqué. Le principe est le suivant « des nanoparticules contenues dans une solution étalée sur des surfaces à coller se lient au réseau moléculaire du gel (ou du tissu) et, dans le même temps, le gel (ou le tissu) lie les particules entre elles. Il se forme ainsi « d’innombrables connexions entre les deux surfaces ». Le tout en quelques secondes seulement.
Silice, oxydes de fer…
Les scientifiques ont testé leur procédé sur la peau mais surtout sur des foies de rats. D’une manière générale, ces tissus mous sont difficiles à suturer car ils se déchirent au passage d’une aiguille. Dans les deux cas, la réparation a été au rendez-vous.
Pour les auteurs, « cette méthode d’adhésion est simple, facile à mettre en œuvre et les nanoparticules utilisées (silice, oxydes de fer) peuvent être métabolisées par l’organisme ». En conclusion, ils soulignent qu’elle « peut facilement être intégrée dans les recherches actuelles sur la cicatrisation et la régénération des tissus. Et contribuer au développement de la médecine régénératrice. »
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Source : CNRS, 17 avril 2014 - Angewandte Chemie
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Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet