France : des dépenses de santé à la hausse
31 mai 2017
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Les dépenses de santé continuent d’augmenter. Globalement et par pathologie. Ce sont les conclusions tirées par l’analyse médicalisée des pathologies et du recours aux soins en France pour l’année 2015 réalisée par la Caisse nationale d’Assurance-maladie.
La cartographie médicalisée effectuée par la CNAMTS a permis d’analyser les soins consommés par les 57 millions de bénéficiaires du régime général. Objectif, découvrir quelles sont les pathologies ou les traitements les plus fréquents et les dépenses associées.
« Pour 20 millions de personnes, soit 35% de la population, ce recours aux soins témoigne de l’existence d’une pathologie spécifique, fréquemment chronique », indique la CNAMTS. « Ou de la prise d’un traitement médicamenteux spécifique au long cours, avec plus de trois délivrances dans l’année ». Il faut y ajouter les maternités, les hospitalisations ponctuelles et certains traitements antalgiques ou anti-inflammatoires chroniques. Au total, « 26 millions de personnes, soit 45% de la population étudiée, recourent de façon significative au système de soins ». Pour le reste, 31 millions d’assurés, « la consommation relève de soins courants – en dehors de tout contexte de pathologie ou traitement spécifique identifiable ».
Comparé aux années précédentes
« Les grandes tendances observées depuis la création de la cartographie se confirment en 2015 avec le recours important et croissant aux hospitalisations ponctuelles », note la CNAMTS. Cette hausse s’explique par « le vieillissement de la population ainsi que le poids de la santé mentale sur le système de soins ».
Deux phénomènes principaux expliquent la croissance des dépenses par pathologie : l’augmentation des effectifs de la population prise en charge et l’augmentation du coût moyen de prise en charge. Mais en fonction des pathologies, les courbes varient.
Ainsi, « le nombre de personnes souffrant d’une maladie coronaire chronique a augmenté en France entre 2012 et 2015 (+2,5%) alors que la dépense annuelle moyenne par patient traité a baissé pendant cette même période de 2,7% ». Cette diminution est liée à une baisse de prix de certains médicaments, comme les antiagrégants plaquettaires et une diminution des dépenses d’hospitalisations.
Dans le traitement du cancer du sein actif en revanche, la dépense moyenne de soins associée à la prise en charge des patientes augmente. Elle est passée de 11 288 euros par patiente par an en 2012 à 12 035 euros en 2015.
Des projections pour l’avenir
Pour la première fois, la CNAMTS propose des projections de l’évolution du nombre de personnes concernées par grande pathologie ou par traitement entre 2016 et 2020. Globalement, le nombre de personnes concernées pour la plupart des pathologies dans les cinq ans à venir devrait augmenter. « Ainsi, le nombre de patients atteints de maladies cardioneurovasculaires devrait progresser de 2,7% entre 2016 et 2020 contre 3,3% entre 2013 et 2015 », note la Caisse.
Le cas du diabète est emblématique. Le nombre de personnes concernées par cette pathologie devrait augmenter de 12%. Cela représente plus de 450 000 patients supplémentaires, faisant passer les effectifs à plus de 4 millions en 2020. Une raison de plus pour poursuivre « les actions conduites en termes de prévention et de maîtrise médicalisée ».
D’ici à 2020 enfin, 580 000 personnes supplémentaires auront au moins une pathologie, un traitement au long cours, vivront une maternité ou une hospitalisation ponctuelle.
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Source : Caisse nationale d’Assurance-maladie, 31 mai 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet