











Accueil » Santé Publique » Glyphosate : la question de la toxicité en débat
© FrankHH/Shutterstock.com
Le glyphosate est l’ingrédient actif pour les herbicides de la famille des GBH (herbicides à base de glyphosate), largement utilisés dans l’agriculture conventionnelle.
Ce 13 octobre, les 27 pays membres de l’Union européenne ne sont pas tombés d’accord pour la reconduction de dix ans de l’autorisation du glyphosate. La France, notamment, s’est abstenue. Un nouveau votre devrait intervenir courant novembre.
Les divisions concernent les doutes sérieux sur l’innocuité du produit. Car depuis des années, les études se multiplient sur le sujet. A tel point qu’un récent travail de l’Ipsos a montré que 6 européens sur 10 estiment que l’utilisation du glyphosate devrait être interdite dans l’UE.
De quels risques sur la santé parle-t-on ? Dès 2015, le Centre international de recherche sur le Cancer (Circ), plaçait le glyphosate dans la catégorie 2A de sa classification des agents pathogènes, soit « probablement cancérogène l’homme ».
De son côté, L’Institut national de la recherche agronomique (INRAe), explique que les GBH « sont des perturbateurs endocriniens des fonctions de reproduction ».
Depuis, les études se sont multipliées. En septembre dernier, des chercheurs américains avait mis en avant une association entre l’exposition au glyphosate et la présence de biomarqueurs dans les urines indiquant des dommages neurologiques et ouvrant la voie à certaines pathologies comme la maladie de Parkinson.
Très récemment, un autre travail de l’Université de Californie a montré que l’exposition au glyphosate était associée à une détérioration du fonctionnement cérébral chez les adolescents, notamment en ce qui concerne les relations sociales (anxiété, troubles de l’humeur…).
Problèmes, malgré tous ces travaux, la question de la dangerosité de l’herbicide divise et les autorités sanitaires ne parviennent pas à se mettre d’accord.
Ainsi, malgré le classement par le CIRC de cette substance en tant que cancérogène probable pour l’homme, l’Agence nationale de Sécurité sanitaire (Anses) affirme que « le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal et l’homme est relativement limité et ne permet pas de proposer un classement du glyphosate en tant que cancérogène avéré ou présumé pour l’être humain. »
De son côté l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) estime que « l’évaluation de l’impact du glyphosate sur la santé humaine, la santé animale et l’environnement n’a pas identifié de domaine de préoccupation critique. »
Alors pourquoi ces différents sons de cloche ? Cité par le média France 24, Xavier Coumoul, professeur de toxicologie à Université Paris Cité explique que « cela tient majoritairement à une différence de méthodologie entre les institutions (…) l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) et l’Efsa n’évaluent que la molécule du glyphosate et pas les produits qui l’utilisent. Ensuite, elles s’appuient majoritairement sur les études des industriels, et éliminent un certain nombre d’expertises scientifiques pourtant solides. »
Source : Anses, Inserm, Efsa, https://www.france24.com/
Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Dorothée Duchemin
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