Gonococcies: vers un dépistage ciblé?

30 mars 2011

Depuis le début des années 2000, les réseaux de surveillance constatent une recrudescence de cas de gonococcies en France. En particulier chez les jeunes. Et ce au moment où les pratiques sexuelles à risque semblent regagner du terrain. Face à ce constat, la Direction générale de la Santé (DGS) a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) pour évaluer l’intérêt d’organiser un dépistage de cette infection sexuellement transmissible (IST).

Les infections à gonocoques sont des IST dues à la bactérie Neisseria gonorrhoeae. Selon l’Institut de Veille sanitaire (InVS), « entre 2008 et 2009, les gonorrhées (encore appelées blennorragies) ont bondi de 52% en France ». Elles touchent les organes génito-urinaires, l’anus ou la gorge. Les principales victimes : des sujets jeunes, le plus souvent des hommes (environ 85 %), chez qui elles provoquent des douleurs, notamment au moment de la miction, la fameuse « chaude-pisse ».

Chez les femmes au contraire, ces infections sont le plus souvent asymptomatiques. Cette absence de symptômes peut favoriser la transmission des IST en général et du VIH en particulier. Il existe pourtant aujourd’hui un traitement simple et efficace en une seule prise d’antibiotique.

Toutes ces données (augmentation des comportements sexuels à risque et une population féminine de plus en plus touchée par les IST) ont donc amené la HAS à s’interroger sur l’intérêt d’un dépistage ciblé. Mais comment identifier la population cible ? La Haute Autorité émet deux hypothèses :
– un dépistage ciblé dans les sous-groupes de population présentant des facteurs de risque : les personnes dépistées ou diagnostiquées pour une autre IST, les porteurs du VIH, ou encore les hommes et les femmes ayant des comportements sexuels à risque… ;
– un dépistage de l’ensemble des personnes s’adressant à des structures de dépistage (les centres de planification et d’éducation familiale…).

Le choix devra en outre se faire sur une surveillance épidémiologique accrue afin de mieux connaître les caractéristiques des personnes à qui proposer un dépistage.

  • Source : Haute Autorité de Santé, 11 mars 2011 ; InVS, consulté le 16 mars 2011

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