Greffe : transplanter un cœur qui bat

21 mai 2019

Greffer un cœur battant perfusé en sang oxygéné avant la transplantation, et durant tout le temps de transport. C’est la première française réalisée par le CHU de Lille. Une innovation qui réduit les risques et augmente le nombre de donneurs potentiels.

Un dispositif baptisé Organ Care System permet désormais en France de sécuriser un cœur à greffer durant un long transport. Déjà utilisé dans des pays géographiquement étendus (aux États-Unis, en Australie ou encore au Kazakhstan), il a été employé pour la 1ère fois dans l’Hexagone en mars 2019 par l’équipe de transplantation cardiaque du CHU de Lille.

« L’innovation réside dans le fait de perfuser en sang oxygéné le cœur battant du donneur avant la transplantation, et ce durant tout le temps de transport », précise le CHU de Lille. Ce dispositif constitue une alternative à la méthode habituelle de conservation de l’organe en arrêt dans de la glace.

Ainsi conservé, « le cœur a pu être utilisé pour la transplantation en toute sécurité après une dernière évaluation, et l’opération a pu être réalisée sans la précipitation liée à la contrainte de temps », poursuit le CHU de Lille. En effet, grâce à cette technique, la limite théorique de 4 heures de transport dans la glace se trouve prolongée au-delà de 6 heures.

Davantage de donneurs potentiels

Cette technique permettrait en outre de prélever des donneurs dits « à cœur arrêté » (suite à un arrêt cardiaque), augmentant ainsi le nombre de donneurs potentiels. En effet, pour le moment en France, les prélèvements sont réalisés sur des patients en mort encéphalique. Dans le contexte de pénurie de greffons (2 receveurs pour un donneur), cette perspective est source d’espoir pour de nombreux malades.

  • Source : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Ecrit par : CHU de Lille, 20 mai 2019

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