Grippe aviaire : des oiseaux migrateurs sous haute surveillance

19 août 2005

Après l’Asie et la Sibérie, plusieurs foyers de grippe aviaire ont été rapportés ces derniers jours dans l’Oural. Le virus qui se déplace à la faveur des flux migratoires inquiète les autorités russes. En France, les spécialistes sont attentifs mais sereins.

Comme le rappelle le bulletin Eurosurveillance, 15 foyers de grippe aviaire viennent d’être recensés dans la ville de Tcheliabinsk, située à l’est des Monts Oural. Les autorités russes rapportent également des foyers autour de la ville de Novossibirsk, située cette fois-ci à l’ouest des montagnes.

Dans tous les cas, il s’agit du virus H5N1, mortel pour l’homme. Il est véhiculé par les oiseaux migrateurs et semble progresser vers l’ouest. Peut-il contaminer les élevages français ? “Le risque existe mais il est actuellement peu important” nous explique le Dr Marc Artois de l’Unité pathologie infectieuse et épidémiologique de l’Ecole nationale vétérinaire de Lyon.

Avant qu’il n’arrive en France, le virus doit être transporté par des oiseaux migrateurs, amplifié par des animaux sauvages avant d’entrer en contact avec les espèces domestiques puis éventuellement l’homme“. Et si l’enchaînement de ces circonstances n’est bien sûr pas impossible, “il n’y a pas lieu de faire de catastrophisme“.

Le canard colvert très résistant à H5N1…

Un oiseau malade meure en quelques jours. Il n’aurait donc pas le temps de parcourir des milliers de kilomètres” poursuit le Dr Artois. Sauf s’il en contamine d’autres en chemin… “Dans ce cas, nous pourrions suivre le virus étape par étape et réagir en conséquence“.

Prenons toutefois l’hypothèse d’oiseaux migrateurs malades arrivant en France. Pour qu’il y ait réel danger, il faudrait qu’ils infectent simultanément une quantité importante d’animaux. Or les élevages industriels ne sont pas en contact avec les animaux migrateurs. “En revanche, il faudrait faire attention aux élevages de plein air. Mais si l’un d’entre eux était touché par le virus, l’abattage serait immédiatement ordonné” enchaîne Marc Artois. Enfin, en dehors des élevages, l’inquiétude est focalisée autour du canard colvert. Car il très résistant au virus H5N1.

Il faut donc être particulièrement vigilant” conclut le médecin lyonnais. Car l’émergence d’un virus “mutant” est toujours envisageable. Dans le cas où par exemple, H5N1 se combinerait avec le virus de la grippe humaine porté par une personne chargée de l’abattage d’animaux et qui ne serait pas protégée pas des équipements appropriés. C’est LE scénario tant redouté…

  • Source : Eurosurveillance, Vol.10, n°8

Destination Santé
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