Grippe aviaire : stratégies pour gagner du temps…

04 août 2005

Deux équipes internationales ont simulé chacune de leur côté une flambée de grippe aviaire dans un coin reculé d’Asie du Sud-Est. Dans Science pour l’une, dans Nature pour l’autre, elles parviennent à des conclusions similaires.

Ira Longini et Elizabeth Halloran de la Emory University d’Atlanta ont simulé cette flambée de grippe aviaire à partir d’une population de 500 000 personnes. En utilisant un modèle mathématique, ils ont élaboré, à partir d’un seul cas, divers scénarios de propagation de la maladie.

Ils montrent dans Science donc, qu’une stratégie incluant “l’administration ciblée d’antiviraux, la mise en quarantaine et la pré-vaccination, même avec un vaccin peu efficace, pourrait potentiellement contenir l’épidémie“. A condition bien sûr d’agir très vite après la détection du premier cas.

A condition également de pouvoir bénéficier d’un stock suffisamment important d’antiviraux… “Celui de l’OMS pourrait probablement suffire pour une population semblable à celle de notre modèle” expliquent-elles.

Voilà donc une stratégie qui mérite attention. Mais serait-elle payante dans la réalité ? Car le temps sera le plus coriace des adversaires en cas de flambée épidémique. Il faudrait en effet entre 3 et 6 mois aux spécialistes pour produire un vaccin contre un virus “mutant”. C’est-à-dire un virus né d’une fusion entre le virus de la grippe humaine et celui qui émerge des populations aviaires, le H5N1 et capable de se transmettre d’homme à homme.

A défaut d’expérimentation -une stratégie naturellement exclue- le recours à la modélisation mathématique a également été employé par une autre équipe internationale. Un travail cordonné par Neil Ferguson de l’Imperial College de Londres et auquel a collaboré Simon Cauchemez de l’Unité Inserm 707 Epidémiologie, système d’informations, Modélisation à Paris.

Cette équipe a également montré que l'”élimination d’une pandémie naissante est envisageable en combinant des mesures de protection géographiquement ciblées et des restrictions de contacts entre personnes“. A condition là encore, d’agir très rapidement. Ils prévoient enfin qu’un stock de 3 millions de traitements antiviraux “devrait être suffisant pour juguler la pandémie à son démarrage en Asie du Sud-Est“. Ce travail est accessible à l’adresse http://dx.doi.org/10.1038/nature04017

  • Source : Science, Vol.309, n°5736, Nature, Vol.436, n°7051, Inserm, 3 août 2005

Destination Santé
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.

Aller à la barre d’outils