











Accueil » Santé Publique » Grippe aviaire : stratégies pour gagner du temps…
Deux équipes internationales ont simulé chacune de leur côté une flambée de grippe aviaire dans un coin reculé d’Asie du Sud-Est. Dans Science pour l’une, dans Nature pour l’autre, elles parviennent à des conclusions similaires.
Ira Longini et Elizabeth Halloran de la Emory University d’Atlanta ont simulé cette flambée de grippe aviaire à partir d’une population de 500 000 personnes. En utilisant un modèle mathématique, ils ont élaboré, à partir d’un seul cas, divers scénarios de propagation de la maladie.
Ils montrent dans Science donc, qu’une stratégie incluant “l’administration ciblée d’antiviraux, la mise en quarantaine et la pré-vaccination, même avec un vaccin peu efficace, pourrait potentiellement contenir l’épidémie“. A condition bien sûr d’agir très vite après la détection du premier cas.
A condition également de pouvoir bénéficier d’un stock suffisamment important d’antiviraux… “Celui de l’OMS pourrait probablement suffire pour une population semblable à celle de notre modèle” expliquent-elles.
Voilà donc une stratégie qui mérite attention. Mais serait-elle payante dans la réalité ? Car le temps sera le plus coriace des adversaires en cas de flambée épidémique. Il faudrait en effet entre 3 et 6 mois aux spécialistes pour produire un vaccin contre un virus “mutant”. C’est-à-dire un virus né d’une fusion entre le virus de la grippe humaine et celui qui émerge des populations aviaires, le H5N1 et capable de se transmettre d’homme à homme.
A défaut d’expérimentation -une stratégie naturellement exclue- le recours à la modélisation mathématique a également été employé par une autre équipe internationale. Un travail cordonné par Neil Ferguson de l’Imperial College de Londres et auquel a collaboré Simon Cauchemez de l’Unité Inserm 707 Epidémiologie, système d’informations, Modélisation à Paris.
Cette équipe a également montré que l'”élimination d’une pandémie naissante est envisageable en combinant des mesures de protection géographiquement ciblées et des restrictions de contacts entre personnes“. A condition là encore, d’agir très rapidement. Ils prévoient enfin qu’un stock de 3 millions de traitements antiviraux “devrait être suffisant pour juguler la pandémie à son démarrage en Asie du Sud-Est“. Ce travail est accessible à l’adresse http://dx.doi.org/10.1038/nature04017
Source : Science, Vol.309, n°5736, Nature, Vol.436, n°7051, Inserm, 3 août 2005
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