Grossesse et épilepsie : attention aux médicaments

30 avril 2001

Une équipe américaine vient de mettre en évidence les risques spécifiques liés à certains traitements antiépileptiques en cas de grossesse. D’après Lewis Holmes et ses collaborateurs, du Massachusetts General Hospital à Boston, l’administration de médicaments anti-comitiaux augmenterait en effet très nettement le risque de malformation congénitale.

Au terme d’une étude sur plus de 128 000 futures mères, ils ont ainsi démontré l’étroite relation entre ces traitements et la survenue de malformations. Ce que les spécialistes reconnaissent comme des effets tératogènes. Ces malformations ont été beaucoup plus fréquentes chez les enfants issus de mères qui prenaient un anti-épileptique, puisque 20,6% des grossesses ont été concernées par ce problème, contre une moyenne de 8,5% pour les enfants dont la mère – épileptique – ne suivait pas de traitement spécifique.

Les femmes traitées par deux anti-comitiaux ont donné naissance à des enfants chez qui la fréquence des malformations a été plus fréquente encore puisqu’elle atteignait 28,5%. Notons à l’inverse que la prévalence des malformations chez les enfants dont la mère ne souffrait pas d’épilepsie n’a pas dépassé 8,5%. Ni plus ni moins donc, que parmi les rejetons d’épileptiques non traitées.

Deux conclusions s’imposent à la suite de cet essai. D’une part, les médicaments anti-comitiaux entraînent une augmentation du risque tératogène. Augmentation plus accentuée encore, lorsque deux médicaments sont associés. Par ailleurs, ce sont les médicaments qui sont à l’origine de ces malformations. Pas la maladie elle-même…

  • Source : The New England Journal of Medicine, 12 avril 2001

Aller à la barre d’outils