Grossesse : le manque d’instruction aggrave le tabagisme

18 novembre 2002

Le niveau d’éducation serait le principal indice prédictif du comportement d’une femme enceinte en matière de tabagisme.
Le Dr Robert Kahn, du Cincinnati Children’s Medical Center aux Etats-Unis, attire l’attention de ses confrères sur la nécessité particulière de proposer des programmes de sevrage aux femmes les moins favorisées sur le plan socio intellectuel.

Au terme d’une étude sur plus de 8 000 femmes en effet, il a démontré que les taux de succès au sevrage tabagique était inversement proportionnel au niveau d’études. Les femmes dont les études ont été les moins complètes paraissent avoir de moins bons résultats dans ce domaine mais en outre, elles sont nombreuses à refuser même toute tentative de sevrage !

Les risques du tabagisme en cours de grossesse sont pourtant largement connus, dans tous les milieux. Il est ainsi avéré que chez la fumeuse, le taux d‘avortement spontané est multiplié par trois. Que le tabagisme maternel se traduit par une réduction de l’apport en oxygène et nutriments essentiels pour le foetus et donc par un poids de naissance diminué.

Par ailleurs, les enfants qui ont subi le tabagisme de leur mère pendant la gestation et qui doivent encore le supporter pendant leurs premières années de vie se trouvent exposés à un risque accru d’affections respiratoires. Au premier rang desquelles bien sûr, l’asthme dont la fréquence est en constante augmentation ! Autant de raisons pour lesquelles, selon Robert Kahn, il est indispensable de «suivre ces femmes tout au long de leur grossesse, les informer et les convaincre de s’arrêter.» En faisant du sevrage tabagique un élément à part entière du suivi prénatal…

  • Source : American Journal of Public Health, 29 octobre 2002

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