Implants mammaires défectueux : la sécu paiera les pots cassés

29 septembre 2010

L’extraction – il s’agit d’une « explantation » en termes techniques… – des prothèses mammaires fabriquées par la société Poly Implant Prothèse (PIP) sera prise en charge par l’Assurance Maladie. De même que le suivi médical des patientes victimes de la fraude du fabricant. La ministre de la santé Roselyne Bachelot-Narquin, l’a confirmé ce mercredi sur l’antenne de nos confrères de RTL.

Ces implants de gel en silicone défectueux, présentent « un taux de rupture supérieur à celui des autres fabricants sur une même durée d’implantation ». Suite aux tests réalisés par l’Agence française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS), les médecins doivent mettre en œuvre un suivi rapproché des patientes. Ce dernier doit donc mener le cas échéant, à une explantation.

Pour toutes les porteuses d’implants mammaires PIP, les frais médicaux et chirurgicaux seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie. Et cela, qu’elles aient eu besoin d’une reconstruction mammaire après traitement pour un cancer du sein (environ 20% des cas), ou qu’elles aient fait le choix de recourir à la chirurgie esthétique pour convenance personnelle. Une nuance de taille : seules les 20% de femmes relevant d’une chirurgie réparatrice bénéficieront également de la prise en charge d’une nouvelle prothèse.

L’AFSSaPS recommande aux médecins de « resserrer la périodicité du suivi des porteuses d’implants PIP en réalisant un examen clinique complété d’une échographie », tous les 6 mois. En cas de rupture ou de suspicion de rupture de la prothèse, « celle-ci devra être explantée ». Parallèlement, un numéro vert a été mis en place pour les patientes au 0800 00 67 63.

Dangereuses prothèses

Depuis mars 2010, l’AFSSaPS a reçu de nombreux signalements d’incidents ou d’accidents liés au port de ces prothèses mammaires. Elles présentent donc un taux de rupture supérieur à celui des autres implants. Des cas d’adénomégalie – c’est-à-dire d’hypertrophie des ganglions – par accumulation de silicone ont également été signalés.

Une inspection conduite par l’agence avait mis en évidence « l’utilisation par la société PIP d’un gel de remplissage différent de celui (qui avait été) déclaré dans le dossier de conception et de fabrication des implants ». L’entreprise varoise a été mise en liquidation judiciaire le 30 mars dernier par le Tribunal de Commerce de Toulon.

  • Source : AFSSAPS, 28 septembre 2010.

Aller à la barre d’outils