Infarctus, accidents de la route, AVC… : voilà de vraies urgences !

02 décembre 2003

Bronchiolites, grippes, gastro-entérites… Les traditionnelles épidémies hivernales sont arrivées avec un peu d’avance. Principales victimes : les enfants mais aussi les urgences parisiennes, alors que ces pathologies devraient être confiées aux médecins de ville.

Encombrement, pagaille, les services hospitaliers des urgences d’Ile-de-France ont dû faire face ce week-end à un afflux exceptionnel de patients. Exceptionnel, mais surtout anormal, car la majorité des enfants souffrant de grippes, de brionchiolites ou de gastro-entérites aurait pu être soigné par des médecins de ville.

Le Dr Michel Combier est président de l’Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), un syndicat de médecins de famille. Pour lui, l’engorgement des services d’urgence en Ile-de-France le week-end dernier, est l’occasion de mener une campagne d’information auprès des patients sur le bon usage des urgences. « A l’instar de la campagne d’information sur l’usage des antibiotiques, il serait nécessaire d’informer les Français sur le rôle des urgences. Pour des maladies comme la grippe ou la bronchiolite, les enfants sont mal soignés aux urgences, ce n’est pas du tout l’endroit où ils doivent aller. D’ailleurs, les urgentistes sont les premiers à le dire. Ils n’ont pas les mêmes réflexes que nous. Ils en ont d’autres bien supérieurs aux nôtres quand il y a vraiment une urgence. » Quand ils doivent faire face à un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral ou encore quand ils reçoivent les victimes d’un accident de la route…

Pour Michel Combier, les parents dont les enfants se plaignent de symptômes grippaux, auraient surtout dû appeler leur médecin de famille pour leur demander conseil. « J’admets qu’une jeune mère avec un enfant de trois mois avec une simple rhino-pharyngite s’informe auprès d’un médecin. En revanche, je n’accepte pas quand on emmène un enfant de 5 ans, qui tousse, dans un service d’urgence. C’est complètement irrationnel. »… et dangereux pour les autres patients.

  • Source : OMS, Relevé Epidémiologique Hebdomadaire, 2002 ; 77 : 331-33, BalmerP et al., J. Med Microbiol, 2002 ; 51 : 717-722, BEH 43/2003, Panorama du Médecin, supplément au N°4889-4890, avril 2003-10-23

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