Infarctus du myocarde : un traitement pour réduire les séquelles de 30%

21 octobre 2019

Des chercheurs des Universités de Genève et de Lyon viennent de découvrir une molécule responsable de la nécrose des tissus en cas d’infarctus du myocarde. Ils sont parvenus à réduire de 30% les dommages qu’elle cause… du moins chez la souris.

« Chaque année, les accidents cardiovasculaires tuent près de 10 millions de personnes dans le monde, et les attaques cérébrales, pas moins de 6 millions », rappellent des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE). « En cas d’infarctus, le sang s’arrête de circuler, bloqué par un caillot qui bouche l’artère. Les tissus ne sont plus irrigués et ne reçoivent plus l’oxygène transporté par le sang. Dans ces conditions, les tissus se nécrosent très rapidement. »

Mais pourquoi ?  « Les céramides sont des lipides absolument indispensables pour le corps », précise Thomas Hannich, chercheur au Département de biochimie de la Faculté des sciences de l’UNIGE. « Sans elles, plusieurs fonctions seraient touchées, entre autres, notre peau se dessécherait totalement

En travaillant sur des vers, les scientifiques ont constaté qu’une espèce particulière de céramide, nommée déoxydihydrocéramide, s’accumulait dangereusement en cas d’anoxie*. En fait, sa synthèse se fait en trop grande quantité, ce qui devient toxique pour les cellules.

Des résultats prometteurs… sur des rongeurs

En se fondant sur cette découverte, une équipe de l’Université de Lyon a injecté à des souris un inhibiteur de la synthèse des céramides. Et ce, juste avant que les rongeurs ne fassent un infarctus. Résultat : les souris ayant reçu l’injection ont vu les dommages causés par l’anoxie réduits d’un tiers par rapport aux souris contrôle.

Une excellente nouvelle en somme, vite tempérée par les chercheurs. En effet, « la molécule injectée inhibe la synthèse de tous les céramides », explique Thomas Hannich. « C’est pourquoi il faut découvrir un inhibiteur plus spécifique envers le déoxydihydrocéramide, afin de perturber le moins possible le bon fonctionnement du corps. »

*l’anoxie est une diminution de la quantité d’oxygène disponible pour les tissus de l’organisme

  • Source : Université de Genève, 14 octobre 2019

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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