Insécurité : le suivi des agresseurs mis en cause…

22 janvier 2002

La prise en charge des malades mentaux dangereux et des agresseurs sexuels est très défaillante aujourd’hui en France. Aussi bien sur le plan médical que social…
Ce constat provient d’une étude réalisée par Michel Bénézech, du service médico-psychologique de la Maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan. Il est d’autant plus inquiétant que les malades et handicapés mentaux présentent un risque relativement élevé d’actions criminelles. Par rapport en tout cas, à la population générale…

Aujourd’hui, le nombre de malades mentaux graves dans les établissements pénitentiaires est en importante augmentation. En cause, la diminution du nombre des lits en psychiatrie publique, mais aussi la « responsabilisation pénale accrue des délinquants souffrant de troubles mentaux ».

Michel Bénézech ne s’en tient pas à de simples constats. Il propose ainsi que la prise en charge médicale des auteurs d’agressions sexuelles débute dès leur arrestation. A condition – et ce n’est pas rien – qu’ils reconnaissent les faits et acceptent les soins ! La loi du 17 juin 1998 ne prévoit en effet l’obligation de traitement qu’à partir de la condamnation ou, pour les sujets incarcérés, de la sortie de prison…

Il demande enfin l’instauration de protocoles standards susceptibles « d’évaluer le risque prévisible de dangerosité, de violence et de récidive criminelle ». L’idée est louable. Encore faudra-t-il qu’elle soit entendue…

  • Source : Académie nationale de Médecine, 22 janvier 2002

Aller à la barre d’outils