Insuffisance cardiaque : troisième cause de mortalité cardiovasculaire
08 juillet 2014
Si la mortalité par insuffisance cardiaque a diminué, la fréquence de cette maladie est encore trop élevée ©Phovoir
Bonne nouvelle, entre 2000 et 2010, la mortalité liée à l’insuffisance cardiaque a diminué en France. Selon les auteurs du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), la baisse s’est établie à 4% en moyenne chaque année. Néanmoins, la maladie reste un enjeu prioritaire de santé publique.
L’insuffisance cardiaque est une maladie grave et fréquente. C’est la troisième cause de mortalité cardiovasculaire, derrière les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les infarctus du myocarde. Selon la Société européenne de Cardiologie, elle touche 1% à 2% de la population adulte et plus de 10% des plus de 70 ans !
En 2010, il a été observé 23 882 décès par insuffisance cardiaque en cause initiale (CI) en France. Soit une baisse de 32,4% par rapport à 2000 ! Les décès en causes multiples (CM), autrement dit en lien avec d’autres maladies, ont été estimés à 72 809 la même année. Là encore la baisse est significative, puisqu’elle s’établit à 29,6% par rapport à 2000.
Pour les rédacteurs du BEH, « l’insuffisance cardiaque est toujours, à l’heure actuelle, une cause fréquente de décès, avec une mortalité trois fois plus élevée en causes multiples. Elle touche des populations très âgées, avec un âge moyen de décès de 86,4 ans en CI et de 84,3 ans en CM. »
Toujours un problème de santé publique
La réduction de la mortalité serait très probablement liée à une amélioration de la prévention et de la prise en charge. « L’utilisation des nouveaux traitements plus efficaces, le développement des thérapies de resynchronisation cardiaque et de l’éducation thérapeutique ont favorisé » cette tendance.
« Cette étude a permis de fournir des données actualisées sur la mortalité par insuffisance cardiaque et ses évolutions sur une longue période », indiquent les rédacteurs. « Elle témoigne d’une fréquence préoccupante de cette maladie en France, encore aujourd’hui, malgré une diminution importante de la mortalité ».
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Source : BEH, N° 21-22, 8 juillet 2014
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Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon