Irak : le retour de l’uranium appauvri

25 mars 2003

La guerre menée par la coalition américano-britannique serait « la plus sophistiquée jamais livrée » selon le Général Thomas Franks. Il n’en reste pas moins que les troupes américaines utilisent à nouveau des munitions à l’uranium appauvri (UA).

A cela une raison évidente, livrée par le colonel américain James Naughton selon qui les tanks Abrams M1 et les avions anti-char A 10 utiliseront ces munitions « parce que ce sont les plus efficaces pour pénétrer les blindages ennemis. » Cette approche relance cependant le débat sur l’innocuité très discutée de cette substance, tant pour ceux qui la subissent que pour ceux qui l’utilisent. Plus de 50 000 Américains souffrent en effet toujours du fameux Syndrome du Golfe dont ces munitions seraient l’un des facteurs, avec les armes chimiques, les insecticides, les associations de vaccins et les pollutions aériennes liées aux incendies de puits de pétrole…

En 2001, l’OMS avait rendu public un rapport soulignant le caractère « potentiellement chimiotoxique et radiotoxique » de ces munitions. « Une exposition importante (est nécessaire) pour observer des effets sur la santé (et) les organes les plus attaqués sont les reins et les poumons. » La dépollution des zones fortement polluées était donc recommandée, les enfants étant particulièrement exposés. Selon nos informations, jamais une telle dépollution n’a été menée dans les zones – Irak et Kosovo – où ces munitions ont été employées.

Le risque le plus important est logiquement observé dans les zones de conflits armés. Les populations risquent d’inhaler des particules, de consommer des aliments ou de l’eau de boisson contaminés. L’OMS a réactualisé ses données en janvier 2003, les informations disponibles étant accessibles en ligne – et en langue française – à l’adresse http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs257/fr/. On y lit par exemple qu’à la suite d’un conflit, « il arrive de déceler des contaminations des aliments et de l’eau de boisson dans les zones touchées, même après quelques années. Il convient donc de procéder à des contrôles lorsqu’il est raisonnable de penser que des quantités importantes d’UA ont pu passer dans l’eau souterraine ou la chaîne alimentaire. » Une formulation qui permet de se demander s’il est vraiment « raisonnable » d’utiliser ces munitions.

  • Source : OMS, 24 mars 2003

Destination Santé
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