Ivresse : les adolescents trinquent pendant les « années collège »

19 avril 2012

Aujourd’hui encore, l’alcool reste la drogue préférée des adolescents. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant, puisque bien des enfants y sont exposés avant même l’âge de 11 ans. Et cela dans le cercle supposé protecteur des repas de famille… Les explications de Marie Choquet, épidémiologiste et directrice de recherche honoraire à l’INSERM.

« Contrairement à ce que l’on entend régulièrement, l’alcool n’est pas consommé de plus en plus précocement par les adolescents. C’est l’expérimentation de l’ivresse qui progresse » explique-t-elle à l’Agence de Presse Destination Santé.

Selon l’enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children 2010 en effet, l’alcool frappe tôt. Environ 38% des adolescents de 15 ans, 13% des enfants de 13 ans et… pas moins de 5,8% de ceux de 11 ans ont déjà connu l’ivresse de l’alcool ! Pour Marie Choquet, cela ne doit pas étonner. Les ados mais aussi très souvent les enfants, sont souvent amenés à boire un peu d’alcool, lors de repas de famille. « Ces consommations ne sont heureusement pas très dangereuses, dans la mesure où il ne s’agit pas de quantités excessives. Rappelons cependant qu’elles ne sont vraiment pas indispensables ».

La prévention, trop souvent absente

Marie Choquet toutefois, dénonce le comportement des parents et notamment leur trop faible engagement dans la prévention au quotidien. « Les ados organisent des fêtes à la maison, ils ont accès à l’alcool. En revanche, ils ne sont bien souvent, pas mis en garde sur les risques d’une consommation trop importante ».

En effet, la consommation d’alcool peut avoir de graves conséquences pour la santé. Et sans qu’il soit besoin d’arriver au stade de l’ébriété. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a défini les critères d’une consommation « à moindre risque », a déterminé ces derniers pour les hommes, les femmes, mais pas pour les enfants… Marie Choquet rappelle par ailleurs, que « bien des études montrent qu’une consommation massive d’alcool peut être suivie de dommages cérébraux ».

Avec le risque que le jeune réitère l’expérience, « s’il se sent mal, ou pour transgresser un interdit. Avec une possible apparition d’un phénomène de dépendance » conclut-elle. L’alcool réunit en effet, toutes les caractéristiques permettant de définir une drogue : c’est une substance psycho-active qui engendre un phénomène d’accoutumance – nécessité d’augmenter les doses pour un même effet – et une dépendance…

  • Source : Interview de Marie Choquet- Enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children 2010 - le 13 avril 2012

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