











Accueil » Santé Publique » Professions de santé » Jeûnes thérapeutiques : attention aux dérives sectaires
© Dolgih Olesya/shutterstock.com
Les faits se sont déroulés de juillet 2020 à janvier 2023. Les stages proposés par Eric G, un naturopathe autoproclamé de Tours consistaient à ne pas absorber d’aliments solides durant une à plusieurs semaines contre plusieurs centaines, voire milliers d’euros. Aucun suivi médical n’était assuré ni prévu. Or une femme de 44 ans a trouvé la mort, en août 2021 dans le cadre d’un de ces stages. Le naturopathe a été écroué.
Ce nouveau fait divers rappelle que face à ce type de thérapies alternatives menées par de « nouveaux gourous », il convient de faire preuve d’une « grande vigilance », a estimé Sonia Backès, secrétaire d’État à la citoyenneté, vendredi 13 janvier 2023.
« Le jeûne est une pratique ancienne, qui trouve actuellement un regain d’intérêt dans des contextes très variables : du rituel religieux à la pratique médicalisée en passant par le simple choix de vie », décrit l’Inserm. Ce terme englobe plusieurs types de pratique allant du jeûne complet (seule l’eau est permise) au jeûne continu ou intermittent, en passant par le jeûne partiel (apport calorique très modeste, autour de 300 kcal/jour).
« En France, contrairement à d’autres pays d’Europe, le jeûne à visée préventive ou thérapeutique n’est pas à ce jour proposé dans un cadre médicalisé », précise l’Inserm. Car certes « jeûner induit des modifications métaboliques qui pourraient être utilisées à bon escient dans diverses situations pathologiques », reconnait l’institut. Mais « aucune donnée clinique reposant sur des essais méthodologiques rigoureux ne peut étayer aujourd’hui le bien-fondé de cette piste, qui reste donc pour l’instant essentiellement théorique. »
Malgré cela, « la quête de la pureté ou du bien-être, récurrente dans la mouvance sectaire, est souvent utilisée comme moyen d’attirer de nouveaux adeptes », décrit la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
Ces pratiques dans un contexte d’alimentation déséquilibrée voire carencée sont délétères. Dans des contextes d’emprise mentale, elles ont déjà conduit « au suicide ou à une mort prématurée d’adeptes atteints de pathologies engageant le pronostic vital, par refus de protocoles thérapeutiques éprouvés », poursuit la Miviludes.
Mieux vaut donc se méfier. Si vous pensez être victime d’une telle pratique, consultez votre médecin traitant sans tarder. D’autant plus si vous souffrez d’une pathologie car « le retard à l’instauration d’un traitement de médecine conventionnelle peut entraîner une perte de chance de guérison ou d’amélioration d’une pathologie grave », recommande le ministère de la Santé.
A noter : le ministre de l’Intérieur organisera au printemps les premières assises des dérives sectaires.
Source : miviludes – Inserm – ministère de la Santé
Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet
Recevez chaque jour par e-mail les dernières actualités santé.
Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.
Plus d'informations sur notre politique de cookies sur nos CGU.
Ce site utilise Google Analytics pour collecter des informations anonymes telles que le nombre de visiteurs sur le site et les pages les plus populaires.
Si vous désactivez ce cookie, nous ne pourrons pas enregistrer vos préférences. Cela signifie que chaque fois que vous visitez ce site, vous devrez activer ou désactiver à nouveau les cookies.