Jusqu’à 6% des cancers du sein dus au THS ?

14 octobre 2005

L’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) a rendu public son rapport concernant les données françaises sur le traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause. Un travail particulièrement instructif.

Les données concernent la période 2000-2002 au cours de laquelle un quart environ des femmes de 40 à 65 ans prenaient un THS. Les auteurs estiment entre 650 et 1 200, le nombre de cas de cancers du sein attribuables chaque année au THS. Soit 3% à 6% du nombre total de cancers constatés.

Ils se sont également penchés sur les risques d’évènements cardiovasculaires liés à ce type de traitement. Ils ont relevé entre 60 et 200 infarctus du myocarde (soit 2% à 6% des cas) et entre 300 et 650 accidents vasculaires cérébraux ischémiques (6,5% à 13,5% du total des cas). Le rapport propose également la mise en place d’études complémentaires pour “évaluer les risques à long terme des THS“. Il rappelle enfin que “le traitement doit être pris à la dose la plus faible et pour une durée la plus courte possible“.

La publication du rapport de l’AFSSaPS est vivement critiquée par l’Association française pour l’Etude de la Ménopause (AFEM). Elle s’en “étonne“, et souligne le caractère “inopportun” d’une publicité “sur les risques du THS avant d’avoir pris connaissance des résultats de deux études de l’INSERM (…) qui ont porté sur une population française traitée avec des produits et des posologies totalement différents de ceux utilisés dans les grandes études américaine et anglaise.

Notons néanmoins que sur les 2 études mentionnées par l’AFEM, l’une au moins (l’étude E3N) fait partie du rapport de l’AFSSaPS. Elle y est même citée à… 59 reprises. Un point paraît acquis : la polémique sur les THS n’est pas éteinte. Le congrès international sur la ménopause de Buenos Aires, dans quelques jours, sera le siège de débats houleux…

  • Source : AFSSaPS, 13 octobre 2005, AFEM, 13 octobre 2005

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