L’AFSSaPS refait le point sur la ménopause et son traitement
27 juillet 2006
Est-il nécessaire de traiter la ménopause ? Est-ce même justifié sachant qu’il ne s’agit pas d’une maladie ? Avec ou sans traitement quels sont les risques ? A toutes ces questions – et bien d’autres – l’AFSSaPS répond aujourd’hui de façon exhaustive.
Les nouvelles recommandations de l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS) relatives au traitement hormonal de la ménopause (THM parfois aussi appelé THS), remplacent celles de décembre 2003. Elles prennent en compte les résultats de nouvelles études : résultats complémentaires de la Women’s Health Initiative, à l’origine d’une vive polémique en France ; résultats aussi de récentes études françaises, E3N et ESTHER. Ces travaux en leur temps, ont abouti à une mise au point validée en juin 2006 et adressée aux professionnels concernés : médecins généralistes, gynécologues-obstétriciens et rhumatologues.
“L’analyse de ces nouvelles données ne remet pas en cause les recommandations précédentes“, souligne l’AFSSaPS. “Chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels liés à la ménopause, un THM peut être instauré si la patiente le souhaite, à la dose minimale efficace et ce, tant que durent les symptômes.”
Le sujet fait partie de ces questions qui fâchent. Des médecins, regroupés au sein d’une Association française pour l’Etude de la Ménopause (AFEM), réfutent bruyamment et depuis plusieurs années le consensus international en la matière.
Tout, même les dérivés de soja…
Il n’est donc guère surprenant que l’Agence se livre à un important effort d’information. Elle rend ainsi accessible une large série de documents. “La ménopause n’est pas une maladie ! Le traitement hormonal de la ménopause (THM) est par contre un médicament.” En préambule de ce qu’il “faut savoir” sur le sujet, l’Agence n’y va pas par quatre chemins.
Non, “le THM ne doit pas être instauré systématiquement pour prévenir l’ostéoporose et le risque de fracture. Dans tous les cas une bonne hygiène de vie, une activité physique, un régime riche en calcium et un apport suffisant en vitamine D sont souhaitables. Si la nécessité d’un traitement s’impose, d’autres médicaments peuvent vous être proposés.”
Oui, “le THM estroprogestatif augmente le risque de cancer du sein (…) n’a pas d’effet protecteur vis-à-vis du risque de maladies cardio-vasculaires et pourrait même augmenter ce risque dans certains cas (comme celui du) risque de thrombose veineuse et d’accident vasculaire cérébral.”
Oui, pour les femmes qui ont subi une hystérectomie – ablation de l’utérus n.d.l.r. – “un traitement par estrogènes seuls est suffisant. (Il) ne semble pas augmenter le risque de cancer du sein. Par contre il n’a pas d’effet protecteur vis-à-vis du risque d’infarctus du myocarde (et expose à une ) augmentation du risque de thrombose veineuse et d’accident vasculaire cérébral.”
Et toujours le conseil revient comme un leitmotiv : “discutez-en avec votre médecin !” Un autre document bien utile est mis à la disposition des femmes. En 18 questions-réponses, il répond à toutes leurs interrogations sur le traitement de la ménopause. Quant aux adeptes des thérapies “naturelles” et particulièrement des phyto-estrogènes dérivés du soja – “qui peuvent également présenter des risques” prévient l’Agence – ils trouveront aussi sur le sujet un dossier complet. Il est mis en ligne et une brochure de 6 pages sur “Vous et les phyto-estrogènes” a également été rédigée.